Tribune: la fin de MS Windows ?
Il est vrai que Windows commence à souffrir du syndrome du « diplodocus », animal qui n'a pas réussi, à cause de sa taille, à s'adapter au nouveau monde.
Dans le domaine du logiciel, les règles de l'évolution consistent, pour les développeurs, à empiler de nouvelles couches géologiques en se gardant bien de toucher aux fondements, réputés stables. On arrive ainsi à un code de plus de 30 millions d'instructions qui sont de plus en plus délicates à maintenir et qui tend à se scléroser.
Un des succès de Windows, réside dans la qualité de l'interface graphique utilisateur lié à la simplicité des accès à des nombreux services associés à son usage (comme l'accès à des fichiers sous Internet), la généralisation de l'approche objet qui permet des opérations de « gripp and drop ».
En revanche, les risques qui peuvent peser sur sa longévité ne pas sont liés à l'obésité du code mais sont d'autre nature :
- la généralisation de l'interface web liée aux multiples possibilités d'accès en réseau, va rendre inutile l'interface graphique de Windows qui deviendra ainsi obsolète.
- la généralisation de serveurs virtuels, va conduire un certain nombre d'éditeurs à proposer leur propre système d'exploitation intégré à l'application qui sera ainsi plus performant, plus simple à maintenir donc moins coûteux.
- le futur poste de travail banalisé, qui se situerait entre un terminal fin plus sophistiqué et le téléphone mobile aurait un système d'exploitation banalisé. L'utilisateur chargeant son environnement de travail personnel à partir d'une clef USB.
- enfin l'entrée de nouveaux acteurs industriels, comme les fournisseurs de mobiles, qui ne sont pas disposés à franchir les fourches caudines de Microsoft.
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De là à dire que Windows s'effondre, il y a un pas que certains voudraient franchir allègrement, mais on ne peux comparer les éditeurs de logiciels avec les constructeurs d'ordinateurs. Si la plupart de ces derniers ont disparu, c'est que le cycle de vie des machines est infiniment plus court que celui des logiciels. La plupart des PME et administrations avec lesquelles nous sommes en relation, disposent d'un parc de machines équipées de Windows 98, et n'ont pas l'intention d'en changer. Il faut dire que les dirigeants ne sont pas des abonnés du Gartner Group.
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(*) professeur à l'Ecole Centrale Paris et chargé de cours à l'Université de Picardie
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