UEFI : Un groupe d'utilisateurs Linux attaque Microsoft
Il peut être difficile d'installer une distribution Linux sur un PC équipé à sa sortie d'usine du système d'exploitation Windows 8 associé à l'interface d'amorçage sécurisé UEFI.
Estimant la combinaison anticoncurrentielle, l'association espagnole Hispalinux, qui regroupe quelque 8000 utilisateurs de l'OS libre, a déposé plainte contre Microsoft auprès de la Commission européenne, a rapporté Reuters.
Une « entrave » à la concurrence
« La nouveauté essentielle de Windows 8 est qu'elle impose un partenariat [entre Microsoft] et les fabricants de matériel pour que l'ordinateur puisse démarrer, et passe de facto sous le contrôle de Microsoft. Cela crée un nouveau mécanisme d'entrave à la concurrence, qui empêche d'installer un autre système d'exploitation que Windows 8 », a déclaré Hispalinux dans un communiqué.
Le « mécanisme » en question n'est autre que le micrologiciel UEFI (Unified Extensible Firmware Interface) appelé à remplacer le traditionnel BIOS (Basic Input Output System).
UEFI améliore la sécurité de PC au démarrage en autorisant uniquement le lancement d'OS dotés d'une signature numérique certifiée. L'écosystème Linux a donc été dans l'obligation de s'adapter.
Dans la pratique, il semble que peu d'amateurs prêts à installer Linux sur des PC équipés par défaut de Windows 8 et/ou de l'interface UEFI se soient découragés. En effet, l'interface UEFI peut être désactivée. Il est également possible d'utiliser Linux avec UEFI en s'appuyant sur les recommandations de la Linux Foundation ou d'autres organisations.
Quoi qu'il en soit, Hispalinux a souligné dans sa plainte déposée mardi 26 mars à Bruxelles que l'amorçage désormais privilégié par Microsoft est « une prison technologique » qui rend « Windows moins neutre que jamais ». La démarche « est absolument anticoncurrentielle » et se fait au détriment de « l'utilisateur et de l'industrie européenne du logiciel », a indiqué à Reuters José María Lancho, avocat et responsable de l'association.
Microsoft dans la ligne de mire de Bruxelles
Microsoft, qui s'est vu infliger une amende de 561 millions d'euros début mars pour non-respect de ses engagements en matière de choix de navigateurs web, estime son approche « conforme à la législation ».
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La Commission européenne n'a pas commenté cette nouvelle affaire. Toutefois, Joaquín Almunia, vice-président de la Commission en charge de la concurrence, déclarait le 4 mars dernier étudier les exigences de sécurité de Windows 8.
« La Commission ne possède pas actuellement de preuves permettant d'affirmer que ces exigences se traduisent par des pratiques en violation avec les règles de concurrence de l'UE », avait-il indiqué dans sa réponse à la requête d'un eurodéputé.
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