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A suivre : disques durs, pénurie et prix en hausse, l'état des lieux

Silicon.fr vous propose un nouveau point d'actualité sur l'état du marché des disques durs à la suite des inondations en Thaïlande.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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A suivre : disques durs, pénurie et prix en hausse, l'état des lieux

Commençons par nous rendre en Thaïlande

Western Digital est le fabricant de disques durs présent en Thaïlande dont la production a été la plus touchée par les inondations. L'usine de Bang Pa-in a été submergée le 15 octobre par 2m d'eau, les autres usines du groupe ont été inondées par environ 60cm d'eau. Les opérations de pompage ont été engagées, mais l'extraction de l'eau ne suffit pas, il faut également procéder au rétablissement de l'électricité, ce qui est aujourd'hui effectif, puis à la décontamination et à la remise en état des installations, des opérations qui s'avèrent très longues. Ces dernières étapes sont en cours.

« La passion, la persévérance, l'ingéniosité et l'engagement montrés par l'équipe de WD ont été extraordinaires et nous ont permis de réaliser des progrès substantiels pour rétablir partiellement nos activités en Thaïlande, bien plus tôt que nous ne nous y attendions », affirme John Coyne, PDG de WD. « Il reste beaucoup à faire, mais nous ne pourrions pas être plus satisfaits des efforts déjà fournis et des résultats obtenus jusqu'ici, y compris du soutien considérable que nous ont apporté nos fournisseurs et nos clients stratégiques. »

La production de disques durs a repris début décembre à Bang Pa-in, plus tôt que prévu. Les équipements de production de glisseurs - les glisseurs ou « head sliders » sont placés en bout de bras mécanique afin de supporter les têtes de lecture/écriture et les maintenir en position sur les plateaux des disques durs - inondés ont été retirés des installations de Bang Pa-in pour être examinés, décontaminés et reconditionnés. La production de glisseurs par WD à Band Pa-in et dans une nouvelle usine à Penang, en Malaisie, ne devrait pas reprendre avant la fin du premier trimestre 2012.

Du côté de Toshiba, qui a rencontré jusqu'à 3m d'inondations, la reprise de la production est encore incertaine. Il faut attendre que l'eau se soit retirée ou ait été pompée avant d'attaquer le nettoyage.

Quant aux autres fabricants de disques durs ou de composants qui ne sont pas présents en Thaïlande, ils ne peuvent se substituer aux victimes des inondations car d'une part ils atteignent les limites de leurs capacités, et que d'autre part augmenter leurs capacités nécessiterait des investissements trop lourds et trop longs, pour un résultat (production) qui ne serait pas visible avant la fin de la pénurie, donc nettement trop risqués ! « Nous ne pouvons pas investir plus qu'il ne faut sinon nous serons en surcapacité », confirme Steve Luczo, CEO de Seagate.

De la production aux livraisons

Les fabricants, importateurs, grossistes et distributeurs de disques durs avaient anticipé les fêtes, et de très gros volumes de produits étaient en stock, voire en transit. C'est pourquoi la flambée des prix constatée sur les étales s'apparentait jusqu'à présent plus à une opportunité de faire de la marge qu'à un effet de pénurie. Mais cette période est terminée !

Selon une estimation de WD, les livraisons de disques dur au cours du trimestre en cours devraient être limitées à 120 millions d'unités, stocks en inventaire inclus. La demande devrait être de l'ordre de 170 à 180 millions. Inutile de prendre une calculette pour constater que la pénurie sera d'environ 50 à 60 millions d'unités pour cette même période. Le manque de disques durs est réel. « Ce problème persistera car l'industrie doit rattraper 100 millions d'expéditions et ne pourra rien faire cette année », affirme Steve Luczo.

Si les constructeurs espèrent un retour à la normale, tant sur le marché des disques durs de stockage que des ordinateurs, entre février et avril prochain, certains d'entre eux sont moins optimistes et commencent à affirmer que la pénurie perdurera jusqu'à la fin 2012. C'est le cas de nouveau de Steve Luczo : « Il faudra une année supplémentaire pour absorber la demande, car il ne suffit pas de reconstruire des industries pour enrayer le phénomène. »

Chez les fabricants de PC

Tous les fabricants de PC n'ont pas affiché la même réactivité. Ils ne disposent pas tous non plus de la même force pour peser sur les fabricants de disques durs. Ainsi Apple, un peu moins touché car une partie de sa production embarque aujourd'hui des SSD, donc du stockage sur mémoire flash, et HP ont anticipé la crise et se sont prémunis en effectuant dès octobre des achats stratégiques. Ils seront certainement moins impactés par la pénurie que leurs concurrents.

Chez les distributeurs

Les stocks sont aujourd'hui en voie d'épuisement, et les revendeurs se retournent vers leurs distributeurs qui ne peuvent plus s'approvisionner au même rythme. Certes, une grande partie des unités de production des disques durs n'ont pas été touchées par les inondation, en Chine ou à Taiwan par exemple. Mais la pénurie et l'envol des prix des disques durs ont entrainé un effet domino qui s'étend désormais à de nombreux autres composants informatiques. Les distributeurs s'attendent à un ralentissement global du secteur. Concrètement, alors que la fin de l'année avec les fêtes est traditionnellement une période forte pour le marché des ordinateurs, l'offre est aujourd'hui plus faible que la demande. Et les revendeurs font face à un vrai casse tête ! Que proposer, où s'approvisionner, et à quel prix ?

« Les inondations Thaïlandaises désorganisent les ventes de produits techniques de la fin d'année 2011 », constate Gauthier Picart, PDG de RueduCommerce.com. « En effet, ces inondations ont immobilisé les usines de production de disques durs qui équipent notamment les ordinateurs. Ainsi les prix des disques dur ont subi une hausse de 80 à 100% en un mois (un disque d'1To vaut aujourd'hui 150 euros contre 79 euros un mois plus tôt), et cette inflation entraîne également une augmentation du prix des ordinateurs portables, notamment d'entrée de gamme, qui passe de 399 euros à 459, voire 499 euros. Cette situation devrait perdurer sur les prochaines semaines. »

Dans le meilleur des cas, il semblerait que la production des disques durs et de leurs composants touchés par les inondations en Thaïlande ne retrouvera pas un rythme normal avant avril 2012. Soit pour le consommateur et les entreprises un retour à la normale pour le second semestre 2012. Nous seront alors attentifs aux prix qui s'afficheront.

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