CeBIT: Software AG, avec WebMethods et Aris, passe le milliard
Hannovre. - Software AG, éditeur de logiciels peu connu du grand public, n'a pas de complexes. Interrogé sur sa notoriété, son président n'est pas mécontent que le nom de ses produits soient plus connu que celui de l'entreprise: ARIS, WebMethod et « même Adabas qui a toujours été plus connu que Software AG autrefois», souligne-t-il.
Peu de gens savent que cet éditeur de logiciels se classe au 4è rang européen du classement Truffle 100 (derrière SAP, Sage et Dassault Système). C'est effectivement un poids lourd du logiciel, qui emploie 5.600 employés dans le monde.
Autrefois connu pour son SGBD Adabas, sur grands systèmes IBM, Software AG reste donc un leader qui perdure sur le créneau des grandes bases de données de l'environnement 'mainframe'. Cette entreprise fut souvent décrite comme une belle endormie, vivant sur une rente de situation (licences et maintenance) issue des « legacy systems mainframes IBM» d'où elle tirait l'essentiel de ses revenus.
Une diversification dans un SGBD XML natif (Tamino) n'a pas connu un grand succès, si ce n'est de prouver la compétence technologique de ses développeurs. Mais, ces deux dernières années, un véritable changement de cap a été opéré par Software AG : elle a racheté coup sur coup un éditeur allemand d'outil de modélisation de processus métier IDS Scheer (avec son produit ARIS) et un éditeur américain de modélisation et d'intégration des processus informatiques : webMethods.
Le milliard d'euros est dépassé
« La synergie et le 'cross selling' entre ces acquisitions a joué à plein en 2010», assure Karl-Heinz Streibich. Il est vrai que ces nouvelles acquisitions ont pesé plus en revenus, en 2010, que l'activité originelle de Software AG. Ce qui signifie des transformations en profondeur.
« Les travaux d'intégration entre webMethods et Aris ont abouti à des mécanismes de synchronisation dans les deux sens qui sont des éléments différenciants » précise le CTO, Dr. Wolfram Jost.
Avec ses différentes acquisitions Sofware AG dépasse en 2010 pour la première fois le milliard d'euros de chiffre d'affaires. « Nous sommes indépendants. Et nous consacrons environ 30% de nos bénéfices à une fondation 'Software AG Stiftung' » souligne le CEO.
La numérisation des processus métier
L'un des grands défis de Software AG est d'accompagner et faciliter la numérisation des process métier de l'entreprise (avec sa modélisation): « Seules 20 à 25% des entreprises ont numérisés leurs processus en Allemagne», estime le CEO. Cela nécessite de monter d'un cran par rapport aux silos des métiers. Les outils webMethods et ARIS permettent de reconcevoir les processus et de les optimiser. Un suivi de leur performance avec des métriques diverses est alors possible permettant une amélioration continue.
La conséquence de cette optimisation ? C'est une interconnexion des silos par les outils de Sofware AG : «L'interconnexion réduit la complexité» affirme le Dr. Jost. Est-ce vraiment vrai ? «Nous avons 3.500 consultants pour aider les clients dans leurs démarche ».
Le maître mot est désormais « business process excellence ». Et la communication de Sofware AG enfonce le clou en ajoutant un complément vers le support en architecture cloud.
Les projets à venir? Le CEO en dresse lui-même la liste, rapide: le support de la mobilité, la PI (process intelligence), la gestion des événements complexes, le cloud scalability et les orientations « in memory ». Tous ces éléments nécessitent bien évidemment des précisions.
Enfin Software AG annonce qu'il souhaite faire une acquisition majeure tous les deux à quatre ans. Le numéro quatre européen ambitionne plus que jamais de gravir les marches du podium.
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(*) Consultant, cabinet Duquesne Research, Paris
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