Cybersécurité : des métiers « très attractifs » pour initiés ?

La connaissance du secteur et des métiers de la cybersécurité est inégale selon le cursus de formation. La France peut mieux faire estime l’ANSSI.

Quelles sont les représentations et l’attractivité des métiers de la cybersécurité aux yeux des étudiants et actifs en formation ?

C’est la question à laquelle tente de répondre une enquête de l’Observatoire des métiers de la cybersécurité dévoilée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) dans le cadre de la European Cyber Week 2022.

3627 actifs en formation ont répondu au questionnaire sur le sujet, parmi lesquels 25% de femmes et 71% de moins de 26 ans. La plupart des répondants suivent une formation d’ingénieur ou de niveau bac+5.

Toutes disciplines confondues (cybersécurité, informatique et autres cursus), 62% des répondants déclarent connaître le secteur de la cybersécurité. Sans surprise, ce taux atteint 90% chez les actifs des cursus dédiés. Mais il n’est plus que de 40% pour les répondants issus d’autres filières (hors informatique et hors cyber).

Aussi, 86% des étudiants de cursus en cybersécurité estiment avoir été informés sur les opportunités d’emploi ou les métiers de la cyber. Ce taux passe à 67% chez les profils des cursus en informatique. Or, ces futurs professionnels constituent un vivier à ne pas négliger pour le secteur de la sécurité des systèmes d’information et des réseaux.

Un secteur réservé aux experts ?

Parmi les répondants suivant un cursus en cybersécurité, le plus grand nombre d’entre eux (36%) souhaiteraient travailler dans un service dédié d’une entreprise non spécialisée, 33% dans une société de cybersécurité (éditeur de logiciels, intégrateurs et ESN…) et 11% dans une administration publique. Ces taux passent respectivement à 23%, 17% et 4% pour les étudiants en informatique, et à 11%, 4% et 18% pour ceux qui suivent d’autres cursus.

Par ailleurs, si 81% des étudiants en cybersécurité du panel considèrent ce domaine « très attractif », les étudiants d’autres cursus sont plus circonspects (52% en filière informatique et 28% pour d’autres cursus jugent le secteur très attirant).

Globalement, cet univers est associé à l’acquisition d’un niveau élevé de qualification. Cette perception est plus marquée encore chez les profils non spécialisés. Ceux-ci considèrent que le secteur est réservé aux professionnels issus de cursus en cybersécurité. En revanche, les étudiants de la filière estiment que le domaine est accessible aux actifs en reconversion.

Pour l’ANSSI, les résultats de l’enquête montrent que l’effort de communication sur le secteur devrait être renforcé. L’objectif étant d’attirer davantage de jeunes et d’autres publics vers les métiers de la cybersécurité en France. Il s’agit, par extension, de rapprocher la demande exprimée par les entreprises de l’offre déficitaire de profils qualifiés. Autant de talents qui peuvent prétendre aux rémunérations parmi les plus élevées du marché.

Une ambition qui s’inscrit dans la stratégie nationale d’accélération pour la cybersécurité.

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