Green IT : le réseau mauvais élève ?
Resterait-il, en France, du travail à faire sur l'empreinte environnementale des équipements réseau ? La dernière édition du baromètre Green IT le suggère.
En matière environnementale, les efforts d'optimisation des infrastructures informatiques doivent-ils désormais se porter sur le réseau ? L'édition 2021 du baromètre Green IT invite à y réfléchir.
C'est le sixième volet de cette étude référente lancée en 2014. On commence donc à avoir un certain recul sur la réalité des démarches au sein des entreprises participantes.
Sur la partie réseau, le constat est sans équivoque : « Pratiquement aucune des organisations que nous avons accompagnées ces 5 dernières années n'a optimisé la consommation électrique des équipements actifs », peut-on lire dans la synthèse du baromètre. Constat assorti d'une recommandation : systématiser l'achat d'équipements plus faciles à mettre en veille (Energy-Efficient Ethernet).
Dans l'absolu, il y a des aspects positifs. Par exemple, l'allongement de la durée de vie moyenne des points d'accès Wi-Fi : +17 % entre 2017 et 2020, pour atteindre 6,2 ans. C'est un peu moins que les écrans (7 ans ; +11 %). Mais autant que les ordinateurs de bureau (+13 %) et un peu plus que les ordinateurs portables (+26 %, à 5,9 ans).
Ces données incluent le réemploi externe. Avec l'allongement constaté, pour la première fois dans le baromètre, l'impact de la fabrication est moins important que celui de l'utilisation (sauf pour l'épuisement de ressources abiotiques).
Le réseau local, gouffre environnemental ?
L'impact environnemental du réseau croît d'autant plus que ce pan de l'infra est sujet à des renouvellements d'équipements. À la fois en conséquence d'évolutions structurelles (filaire vers ondes radio) et technologiques (normes Wi-Fi, passage du cuivre à la fibre...).
De manière générale, nous explique-t-on, le réseau « semble moins optimisé » que les datacenters. Pour ces derniers, l'efficience énergétique a « notablement progressé ces 15 dernières années, avec un PUE (Power Usage Effectiveness) souvent divisé par 2 ». Proportionnellement au nombre d'utilisateurs, les centres de données consomment aujourd'hui moins d'électricité que les réseaux locaux (LAN) - lesquels regroupent désormais, en outre, davantage d'équipements.
Sur la partie WAN, l'organisation géographique joue un rôle important dans les impacts associés au réseau. L'infrastructure et les locaux informatiques sont dupliqués proportionnellement au nombre d'implantations.
Lire aussi : La stratégie "green coding" d'AXA passe par les API
Le gros des impacts reste côté utilisateur
En couplant la téléphonie aux réseaux, l'ensemble devient le troisième contributeur pour l'ensemble des indicateurs d'impact. Ces derniers sont au nombre de quatre :
- Épuisement des ressources abiotiques (ressources naturelles non renouvelables = minerais, énergie fossile)
- Émissions de gaz à effet de serre
- Consommation d'eau douce
- Consommation d'énergie primaire (gasoil, solaire, charbon, etc. nécessaires pour fabriquer l'énergie finale)
Sur le périmètre des composants communs aux SI des 25 organisations participantes*, l'empreinte par utilisateur atteint les niveaux suivants.
... et sur un an (220 jours ouvrés). Le périmètre étudié comprend environ 350 000 utilisateurs, 10 000 collaborateurs DSI + prestataires, 100 000 m² de bureaux, 10 000 m² de salles informatiques et 1 million d'équipements numériques.
Les équipements côté utilisateur concentrent toujours l'essentiel des impacts - sauf en termes d'énergie primaire. Ils consomment en moyenne moins que les équipements d'infrastructure (particulièrement lourds en matière d'épuisement de ressources abiotiques), mais sont nettement moins nombreux au sein des SI (2,5 par utilisateur, contre 0,2).
L'empreinte de la DSI inclut les kilomètres qu'informaticiens et prestataires parcourent lors de leurs déplacements domicile-travail.
* Dont 16 citées : Banque de France, Bic, Bolloré Logistics, Communauté d'agglomération de Lens-Liévin, Communauté de communes de Maremne-Adour-Côté-Sud, EGIS, État de Genève, Groupe Bel, L'Occitane en Provence, Métropole du Grand Paris, SFIL, Vinci Énergies, Ville de Cachan, Ville de Grenoble, Ville de Nanterre, Voies navigables de France (VNF).
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