Libra : un tournant vers l'adoption de la blockchain par les grandes entreprises ?
Avec 2,34 milliards d'utilisateurs mensuels actifs, l'écosystème de Facebook est bien plus vaste que la base d'utilisateurs actuelle de Bitcoin - qui comptait 34 millions de portefeuilles Bitcoin mis en place en 2018. Des chiffres qui promettent de toucher une vaste partie de la population.
Pour lancer cette crypto-monnaie, Facebook s'est associé à 27 autres sociétés.
La base clientèle de Libra sera donc exponentiellement plus large qu'elle ne comptera de partenaires. En effet, ces entreprises iront promouvoir le Libra auprès de leur communauté, étendant la portée du Libra bien au delà des 2.7 milliards d'utilisateurs Facebook.
Parmi ces partenariats nous retrouvons de grands noms tels que Uber, Paypal ou bien même Visa.
Outre sa considérable base d'utilisateurs, le Libra offre toute une gamme d'avantages divers et variés, ce qui le place en pôle position pour devenir la première crypto-monnaie à l'utilisation démocratisée à l'échelle globale.
Premièrement, la monnaie est un stablecoin rattaché à un panier de monnaies fiduciaires. Ainsi, le Libra ne sera pas confrontée au même niveau de volatilité des prix que le Bitcoin et les autres altcoins à flottement libre.
Deuxièmement, le Libra repose sur une blockchain qui autorise 1 000 transactions par seconde (TPS), contrairement au Bitcoin qui ne supporte que 7 TPS - plus de 100 fois moins que la blockchain Libra. Ainsi, le Libra est bien meilleur pour effectuer et soutenir des paiements à l'échelle de son écosystème.
Troisièmement, les membres de l'association Libra disposent du capital, du réseau, du lobby et du savoir-faire technologique pour développer le Libra à l'international.
Le potentiel de cette association est énorme, ce qui laisse penser que le Libra pourrait prendre la tête de la monnaie numérique.
D'autres crypto-monnaies pourraient également bénéficier de cette potentielle démocratisation d'utilisation, à la fois en B2C et en B2B.
Au cours des dernières années, l'innovation dans l'espace de la blockchain a principalement été menée par des startups. Entre-temps, les grandes entreprises ont pénétré le marché profitant de leur capital financier et technologique.
De par son conglomérat composé de 28 grandes entreprises, le Libra devient l'un des cas d'école. Plus précisemment, grâce au Libra, la blockchain entre enfin dans la cours des grands.
Pourtant le secteur public et le monde des entreprises se trouvent confrontés à de nombreux problèmes. En conséquence, les débats sur le Libra se concentrent sur les défis que l'application pourrait poser aux utilisateurs et au système financier.
Les institutions politiques et les banques centrales ont également lancé un avertissement sur l'impact que le Libra peut avoir sur l'équilibre des systèmes financiers nationaux et internationaux. En effet, le Libra pourrait bousculer complètement le monopole monétaire des Etats et cette crainte est tout à fait légitime.
La question centrale est donc: pouvons-nous tolérer qu'une société privée puisse émettre une monnaie à la porté internationale ou ce pouvoir devrait-il rester entre les mains d'élus?
Le Libra est basé sur un protocole dit de "permission" puisque ses 100 nouds de validation sont gérés par des entités publiques. Il sera donc plus aisé de coordonner et de censurer certaines transactions par les diverses parties prenantes. Pourtant, cela permet aux opérateurs réseaux de collecter des données utilisateurs et ainsi de violer la confidentialité de leur données.
De nombreux problèmes liés à la technologie blockchain tels que la partialité, l'interopérabilité et l'évolutivité, demeurent sans réponse. Ces questions sont aujourd'hui discutées ouvertement.
C'est la raison pour laquelle le Libra représente une étape importante dans l'adoption par les entreprises de la technologie blockchain, indépendamment de votre position géographique.
Article original de Lukas Hofer publié par notre partenaire :
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