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Malika Mir, DSI Groupe Bel : « Mon approche, c'est la transformation IT au service de l'innovation »

Malika Mir, DSI de Groupe Bel, évoque pour nous sa feuille de route et sa vision d'une DSI innovante.

Publié par Philippe Leroy le | Mis à jour le
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Malika Mir, DSI Groupe Bel : « Mon approche, c'est la transformation IT au service de l'innovation »

Vous êtes directrice des systèmes d'information du groupe Bel. Quelle est votre feuille de route ?

Malika Mir - J'ai été recrutée avec une mission claire : transformer la DSI dans le cadre d'une évolution plus large du Groupe Bel, lancée en 2019, qui est centrée sur une meilleure écoute du client interne. Mon action prioritaire consiste donc à remettre l'innovation au coeur de la DSI, très marquée par dix années de déploiement de SAP.
J'ai réalisé beaucoup d'interviews pour comprendre les métiers, analyser leur situation et comprendre les points critiques. C'est une approche que je développe depuis mes débuts : la transformation IT au service de l'innovation de l'entreprise. Il faut repositionner la DSI au centre.

Malika Mir - DSI du Groupe Bel

Concrètement, comment cela se passe-t-il ?
L'idée est de partir de l'expression de besoins des métiers. Par exemple, le service marketing d'une marque va nous poser la question : comment puis-je mieux connaitre mon consommateur ? Comment puis-je anticiper ses besoins ? C'est à la DSI de trouver les solutions : leur apporter les outils adéquats pour réaliser les bons POC qui permettent de mettre en place de nouveaux business modèles et d'atteindre les objectifs business.

Comment procédez-vous pour engager ce plan de transformation ?
Nous avons mis en place un plan selon trois axes. Le premier, c'est la transparence de la gouvernance de la DSI. On partage les budgets des projets et on assure des processus plus agiles en accord avec les métiers. Le deuxième, c'est notre Project Factory pour industrialiser les processus, améliorer notre capacité de benchmarking et notre collaboration avec les start-up pour accélérer l'innovation. Le troisième, c'est la Data Factory, qui se traite au niveau du back office pour assurer un stockage plus élastique et au niveau front office pour un bon outillage pour le reporting et l'analyse. Un autre niveau est celui de l'enrichissement par l'intégration de données externes.

Cela implique-t-il le recrutement de nouvelles compétences ?
Oui, il a fallu renforcer l'équipe avec de nouvelles compétences. J'ai recruté des product owner qui viennent de l'agile, en interne et en externe, pour se rapprocher des métiers. Une responsable design thinking nous a rejoints pour accompagner les process de réflexion et cadrer les besoins des métiers. L'enjeu, c'est un changement culturel pour développer une culture de la DSI.

Quelle est votre approche du cloud ?
Nous sommes cloud first. Mais nous avons une double exigence : garantir que les données restent en Europe et assurer la réversibilité. Pour la stabilité de l'infrastructure et la cybersécurité, les fournisseurs cloud disposent de moyens que je n'ai pas. C'est donc pour ces briques que nous avons recours au cloud.

Comment avez-vous géré l'épisode de la Covid-19 ?
Bien, car tout s'est joué avant. Nous avons terminé le déploiement de Teams mi-février et nous avions déjà renforcé nos moyens de cybersécurité. Par ailleurs, le télétravail était développé au sein de Bel, il a donc fallu gérer le changement d'échelle pour le nombre de salariés concernés. Tous ceux qui le pouvaient ont télétravaillé.
Mon sujet, c'est toujours : est-ce que mon infrastructure est stable ? Cela a été le cas, même si nous avons pu rencontrer quelques problèmes de collaboration à distance. Mais cet épisode de la Covid-19 a également agi comme un accélérateur d'innovation. Nous allons, notamment, avancer d'un an nos projets d'automatisation.

Vous êtes engagée dans la féminisation de la fonction DSI comme fondatrice de l'association FrenchWomenCIO. Voyez-vous une évolution ?
Il y a une bonne nouvelle : une tendance des entreprises à souhaiter féminiser le poste de DSI. Pour le reste, les actions concrètes doivent se poursuivre, les femmes doivent se promouvoir. Il faut aussi donner confiance aux N-1 qui sont des femmes, pour qu'elles se portent candidates plus souvent et occupent les postes de DSI. .

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