Oracle attaque Google pour viol de brevets Java
Oracle poursuit Google. L'entreprise de Larry Ellison a porté plainte contre la firme de Mountain View auprès d'un tribunal fédéral de San Francisco, jeudi 12 août. Oracle accuse Google de viols de brevets sur les technologies Java.
« En développant Android, Google savait pertinament qu'il enfreignait la priopriété intellectuelle sur Java, déclare Karen Tillman, porte-parole d'Oracle. Cette démarche en justice vise à réclamer des réparations appropriées pour leur attitude. »
Développées par Sun Microsystems, la propriété des technologies Java est tombée dans l'escarcelle d'Oracle de par l'acquisition en début d'année (pour 7,4 milliards de dollars) de l'entreprise cofondée par Scott McNealy. Environnement d'exécution, Java est fréquement utilisé dans les technologies mobiles notamment. Il permet d'exécuter des applications écrites en Java sur n'importe quelle plate-forme dotée d'une machine virtuelle Java (JVM).
Android exploite DalvikVM, une machine virtuelle développée par Dan Borstein et qui permet d'exécuter des applications (au format .dex), lesquelles peuvent elles-même être issues des conversions automatiques d'applications compilées écrites en Java (à partir de l'outil dx du SDK d'Android). A ce titre, DalvikVM pourrait être comparable à JavaVM. Mais « ce n'est pas tout à fait exact, puisque le code sur lequel il opère n'est pas un code Java; », explique la page du site consacré à Dalvik (qui n'est cependant pas le seul environnement de développement de l'OS mobile, le C et le HTML 5 étant également autorisés).
Autrement dit, Dalvik sert de recompilateur d'une application Java, ce qui permet peut-être à Google de contourner les licences propres à Java. C'est probablement ce que la justice devra déterminer, sauf si l'affaire se règle entre temps autour d'un gros chèque. Pour Oracle, il ne fait en tout cas aucun doute que Dalvik s'affiche comme un concurrent de Java et qu'il viole plusieurs de ses brevets.
Cette affaire pourrait jeter une ombre sur le succès grandissant d'Android (vendu à 200.000 exemplaires par jour selon Google). Pas tant auprès des utilisateurs mais plutôt des développeurs (et des constructeurs partenaires) qui pourraient s'interroger sur l'avenir de la plate-forme ou, du moins, sur son droit à continuer à exploiter les technologies Java. Mais, si procès il y a, l'affaire risque de traîner en justice de longs mois, voire des années, avant d'aboutir. Une situation qui pourrait se révéler inconfortable pour Google alors qu' Android est en passe de dominer le marché mondial des smartphones.
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