Public Money Public Code : où en est cette campagne européenne pour le logiciel libre

Public Money Public Code

À l’automne 2017, la FSFE lançait la campagne Public Money Public Code. Toujours active, qu’est-elle devenue ?

Où est l’administration française ? En tout cas pas dans la liste officielle des soutiens à la campagne Public Money Public Code.

Voilà plus de cinq ans que la FSFE (Fondation européenne pour le logiciel libre) a lancé cette initiative. Avec une demande sans nuances : « Les logiciels financés par les fonds publics doivent être des logiciels open source ».

Dans le cercle des premières organisations signataires en figurait une française : l’April (Association pour la promotion et la recherche en informatique libre, fondée en 1996).

signataires initiaux

D’autres ont rejoint la boucle depuis lors. Par exemple :

ADULLACT (Association des développeurs et utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales ; fondée en 2022)

AFUL (Association francophone des utilisateurs de logiciels libres ; 1998)

ALDIL (Association lyonnaise pour le développement de l’informatique libre ; 1998)

CNLL (Conseil national du logiciel libre, représentatif des entreprises de la filière ; 2011)

Framasoft (association d’éducation populaire ; 2004)

La Quadrature du Net (défense et promotion des droits et libertés sur Internet ; 2008)

Léa-Linux (entraide autour des logiciels libres et de GNU/Linux ; 1998)

LILA (Libre comme l’art ; 2005 ; promotion des arts au sens large)

Wikimédia France et OpenStreetMap France

Deux FAI associatifs accompagnent aussi la démarche : Aquilenet (Bordeaux ; 2010) et FAImaison (Nantes ; 2011).

Public Money Public Code : les administrations allemandes et espagnoles en tête de pont

Certaines entités françaises listées comme signataires de l’appel FSFE ne sont, dans la pratique, plus actives. C’est le cas de La Paillasse, ce « laboratoire de recherche ouverte » parisien où étaient menées des « actions d’amorçage et d’accélération de projets scientifiques, entrepreneriaux et artistiques » (dont un programme d’incubation d’un an).

Même constat pour DemocracyOS France. Créée en 2015 pour promouvoir le logiciel de démocratie participative du même nom d’origine argentine, l’association avait mis fin à son activité quatre ans plus tard. Elle avait fusionné avec le collectif Code for France et transféré ses ses projets vers la plate-forme Decidim*, plus évoluée que DemocracyOS.

Aux dernières nouvelles, le compteur « officiel » en est à 220 organisations signataires (en complément à quelque 35 000 soutiens individuels). Dont sept administrations :

– Trois espagnoles (Ville de Barcelone, Parlement des Asturies, commune de Benigànim dans la province de Valence)
– Deux allemandes (arrondissement de Marburg-Biedenkopf, dans la Hesse ; intercommunalité d’Elbmarsch, en Basse-Saxe)
– Une luxembourgeoise (le CIRCL, CERT national) et une suédoise (JobTech Development, plate-forme de ressources ouvertes pilotée par l’homologue de notre Pôle emploi)

La FSFE continue à communiquer régulièrement à propos de la campagne Public Money Public Code. Elle y a par exemple consacré un atelier en début d’année à la FOSDEM. L’occasion de mettre en avant certains programmes européens. Parmi eux, il y a :

ISA (Interoperability Solutions for Public Administrations, Businesses and Citizens)
EU-FOSSA (Free and Open Source Software Auditing Community)
FREEWAT (Free and Open Source Software Tools for Water Resource Management), dont il a résulté un plug-in pour le SIG QGIS
DECODE (expérimentations sur le web décentralisé)

* La dernière plaquette de présentation de Public Money Public Code date de janvier 2019. Elle met en lumière, entre autres initiatives, l’usage que Barcelone a de Decidim… et de Sentilo (capteur et actionneur logiciel) sous l’angle smart city.