Règlement IA : le CEO d’OpenAI met en garde l’Europe

Est-ce une menace ? OpenAI, créateur de ChatGPT, cesserait ses opérations dans l’UE s’il ne parvenait pas à se conformer au futur règlement IA (EU AI Act).

Lorsqu’il est question du cadre légal applicable à l’intelligence artificielle (IA), Sam Altman, « chief executive officer » (CEO) d’OpenAI, souffle le chaud et le froid.

Aux États-Unis, l’éditeur de ChatGPT plaide pour une régulation du secteur et recommande la création d’une agence internationale dédiée. En Europe, où Sam Altman poursuit sa tournée des lieux et des postes de pouvoir, le dirigeant force le ton, a relevé le Financial Times.

OpenAI cesserait ses opérations dans l’Union européenne, si l’entreprise ne peut se conformer au futur règlement européen sur l’intelligence artificielle. L’AI Act en devenir. « Nous allons essayer de nous y conformer. Toutefois, si nous ne le pouvons pas, nous cesserons d’opérer en Europe », a ainsi déclaré le CEO d’OpenAI, mercredi 24 mai, depuis Londres.

Une « sur-réglementation » pour OpenAI et la filière ?

Une IA générative comme ChatGPT ainsi que le modèle de traitement du langage GPT-4 pourraient être considérés « à haut risque » dans le cadre du règlement européen. Une telle disposition réduirait fortement la marge de manoeuvre de l’entreprise et son écosystème.

En l’état, a ajouté Sam Altman, « le projet d’AI Act de l’UE est une sur-réglementation, mais nous avons entendu dire qu’il allait être revu ». Les discussions se poursuivent.

Les membres du Parlement européen ont conclu un accord politique concernant la première ébauche du texte livré par la Commission européenne. Les discussions se poursuivent au sein des institutions de l’UE – Parlement, Conseil et Commission – pour finaliser le projet avant adoption. Prochaine étape : un vote des eurodéputés en séance plénière mi-juin.

Il y a beaucoup à faire, selon le CEO d’OpenAI. « Modifier la définition des systèmes d’IA à usage général », par exemple. L’intervention a été reçue fraîchement par les intéressés.

Le commissaire européen au marché intérieur lui-même n’a pas apprécié. « Il ne sert à rien de tenter de faire du chantage, en prétendant qu’en élaborant un cadre clair, l’Europe retarde le déploiement de l’IA générative », a déclaré Thierry Breton dans un tweet.

(crédit photo de une : TechCrunch on VisualHunt | CC BY 2.0)