RPA : les offreurs trouveront-ils le juste prix ?
Des quatre fournisseurs que Gartner positionne comme « leaders » dans le Magic Quadrant de la RPA, trois ont droit à un mauvais point sur le pricing.
Sécurité applicative et RPA, même combat sur le pricing ? En quelque sorte, si on considère les « carrés magiques » que Gartner consacre à l'un et l'autre marchés.
Dans le domaine de la sécurité applicative, aucun des cinq fournisseurs « leaders » (Checkmarx, HCL Software, Micro Focus, Synopsys et Veracode) n'a eu de bon point concernant la tarification.
C'est presque la même situation pour la RPA. Automation Anywhere fait figure d'exception. Gartner vante la simplicité de son pricing. Et salue notamment la pertinence de son pack de démarrage. Les trois autres « leaders » ont droit aux remarques suivantes :
- Blue Prism : abonnements plus chers que chez les concurrents et tendance à ne proposer aux prospects que la version SaaS, plus onéreuse que celle sur site
- Microsoft : tarification par utilisateur complexe, surtout pour les grandes entreprises (add-on, limites de stockage et de requêtes.), et communication pas toujours claire sur les remises négociables dans le cadre des licences Office 365
- UiPath : pricing plus complexe que chez les concurrents et sujet à instabilité (cas des personas « développeurs », supprimés un an à peine après leur introduction)
Automation Anywhere a aussi droit à un bon point sur l'innovation. En particulier l'IA AiSense (fondée sur TensorFlow et qui améliore la capture de processus), le tableau de bord analytique et la sécurité native. Gartner mentionne également son focus cloud, avec sa plate-forme architecturée en microservices.
Le constat est moins positif concernant la transition vers la plate-forme Automation 360 depuis d'anciennes versions (« un défi » pour certains clients). Ainsi que sur les capacités de traitement de documents (essentiellement l'extraction d'informations depuis des images) et la présence commerciale en Europe, réduite avec la pandémie.
RPA : le défi de l'UX
Blue Prism se distingue positivement pour son écosystème et sa stratégie verticale. Gartner apprécie par ailleurs la profondeur du portefeuille - et met l'accent sur le catalogue de connecteurs applicatifs. Il déplore, en revanche, une innovation plus lente que chez certains concurrents, particulièrement dans le low-code et l'intégration API. Ainsi qu'une tendance à répondre tard aux demandes des clients.
Microsoft aussi a droit à un bon point pour son écosystème - aussi bien sa communauté d'utilisateurs que son catalogue d'applications connectées à Power Automate. Même chose pour sa stratégie produit et son approche commerciale (cela commence avec un outil RPA gratuit intégré à Windows 10). À l'inverse, l'UX est un point de vigilance, selon Gartner. Que ce soit de par l'accessibilité de certains connecteurs restreinte à Teams ou l'usage du portail web comme point d'entrée pour la conception d'automatisations. La dépendance à Windows est une autre limite : Power Automate Desktop est la pierre angulaire de la RPA Microsoft, mais on ne peut l'installer sur d'autres OS.
Autre stratégie produit à séduire Gartner : celle de UiPath. À tel point que le fournisseur « influence la trajectoire du marché ». L'UX est un deuxième point positif de son offre, avec le low-code en tête d'affiche. La viabilité de son activité lui vaut un troisième bon point : C. A. en hausse de 63 % en 2020, IPO à 29 milliards de dollars, communauté de plus d'un million d'utilisateurs, etc. Parmi les points faibles, outre le pricing, il y a l'absence d'un environnement web pour la conception d'automatisations. L'hyperautomatisation en est un autre. Tout du moins, UiPath ne serait pas, sur ce segment, en position de force face à des éditeurs issus de segments adjacents (iBPMS et LCAP). Par exemple sur l'orchestration et la gestion de cas.
Illustration principale © Murrstock - Adobe Stock
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