Tribune : prix du cloud, Amazon accélère quand Microsoft se rapproche
Acte 1
Les services d'infrastructure dans le cloud - IaaS, Infrastructure-as-a-Service - se livrent une guerre sans merci, dominée par l'affrontement de trois géants, Amazon AWS, Microsoft Azure et plus récemment Google Cloud.
La guerre porte sur l'offre, avec des services qui se multiplient et montent en puissance : hébergement, stockage, calcul, analytique, etc. Mais elle porte surtout sur les tarifs. Jamais les prix d'un produit technologique majeur et d'actualité, encore en phase de construction et de recherche de maturité, n'auront chuté aussi rapidement.
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Ce phénomène, ni les concurrents dans l'hébergement ou dans le datacenter, ni les projets régionaux ou souverains, n'occupent suffisamment d'amplitude pour y jouer un rôle d'arbitre. De plus, les potentiels de marges - qui restent fortes même si elles se réduisent rapidement - et de marché qui va continuer d'exploser, ne nous laissent pas penser que cette guerre pourrait prendre fin dans les prochains mois !
Acte 2
Microsoft vient d'annoncer la disponibilité de son offre de services IaaS sur son cloud Azure. Cette offre était jusqu'à présent en prerelease. Il s'agit d'une version complémentaire d'Azure Platform as a Service, et elle entre frontalement en concurrence avec AWS (Amazon Web Services).
Parmi les options proposées par Microsoft figurent de nouvelles instances de machines virtuelles avec l'accès à des serveurs 8 cours et jusqu'à 56 Go de mémoire RAM. Les compteurs d'Azure afficheraient quotidiennement plus de 1000 nouveaux clients, ce qui porterait ce nombre à 200.000, dixit Microsoft.
Mais le plus important dans cette annonce n'est ni la disponibilité ni la performance des instances IaaS Azure, c'est la déclaration très officielle de Microsoft de maintenir la pression sur ses prix en se rapprochant de ceux d'Amazon. Concrètement, cela c'est traduit par une « coupure effective immédiate par la réduction de 21 % à 33 % du prix des machines virtuelles et des services cloud ».
Microsoft indique ici clairement qu'il entend jouer la parité des prix d'Azure avec ceux d'AWS. Traduction : loin des considérations technologiques, la guerre des plateformes d'hébergement du cloud est d'abord une guerre des prix !
Acte 3
Comme dans toute guerre, tant que les protagonistes détiennent des ressources suffisantes, la riposte est quasi immédiate. Moins d'une semaine après la déclaration de Microsoft, Werner Vogels, CTO d'AWS, a indiqué qu'Amazon sera toujours moins cher que Microsoft !
Et pour démontrer la stratégie tarifaire du groupe, Werner Vogels a rappelé que depuis sa création en 2006, AWS a réduit 31 fois le prix de ses services. Rien qu'en 2012, Amazon aurait réduit de 40 % les tarifs de S3 (Simple Storage Service) et 30 % d'EC2 (Compute Cloud). Si vous n'avez pas constaté une réduction aussi élevée, c'est que vous ne faites pas partie des « quelques clients » cités par le CTO qui en ont profité.
À l'occasion de l'AWS Summit 2013 qui s'est tenu à Londres, Werner Vogels a indiqué que Amazon affiche « une attention constante sur la réduction des coûts. (.) Nous réalisons des économies d'échelle. Nous investissons dans l'innovation dans l'infrastructure du datacenter et dans la façon de rendre les logiciels plus rentables et efficaces. »
Amazon, tout comme Microsoft et certainement Google, vient tout simplement de nous confirmer que le principal différentiateur des offres de services d'infrastructure dans le cloud, c'est le prix ! Alors que les stratégies cloud de la majorité des fournisseurs comme des clients commencent seulement à se mettre en place, la consumérisation du nuage est déjà en place. Du coup, il n'est pas certain qu'au final ce soit le client qui en sorte gagnant !
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