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Veolia Water Technologies se jette dans le grand bain du Cloud

S'appuyant sur un contrat cadre signé avec AWS par sa maison mère, Veolia Water Technologies va migrer une très grande majorité de ses applications dans le Cloud d'ici à la mi-2017. Une rupture qui nécessite un accompagnement des équipes de la DSI.

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Veolia Water Technologies se jette dans le grand bain du Cloud

80 % des applications dans le Cloud mi-2017. L'objectif de Veolia Water Technologies, une filiale du groupe Veolia déployée à l'international et réalisant un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros, est ambitieux. D'autant que la société n'en est encore qu'à son galop d'essai, avec une migration vers le Cloud qui a démarré, début 2015, par l'intranet. « On a gagné en performances et nous pensons aussi avoir amélioré la sécurité. Il serait difficile d'obtenir le niveau de reporting sur le sujet fourni par AWS avec une application sur site », souligne Pierre Kerrinckx, le responsable de la transformation Cloud de Veolia Water Technologies.

Car, pour cette transformation vers le Cloud, la filiale de Veolia mise avant tout sur AWS, l'activité Cloud d'Amazon. Tout simplement parce que le groupe Veolia a signé un contrat cadre avec le géant américain. Difficile de savoir les bénéfices qu'en retire l'ex-Générale des Eaux, AWS se montrant peu disert sur le sujet. Stephan Hadinger, responsable des architectes pour l'activité Cloud du cybermarchand en France, explique que ce contrat, « qui résulte de discussions de juristes à juristes », renferme un certain nombre de clauses spécifiques sur les niveaux de service et de support, sans remettre en cause l'unicité des offres du prestataire.

La production chamboulée par le Cloud

Pierre Kerrinckx

Si Veolia Waters Technologies se familiarise déjà avec les offres du géant du Cloud (avec 4 applications déjà en production depuis les datacenters d'Amazon à Dublin, sur un total de 9 appelés à passer sur AWS très rapidement), le gros morceau arrivera mi-2017. « Nous devrons alors quitter un des datacenters nous hébergeant actuellement. Une quarantaine d'applications seront transférées chez AWS », résume Pierre Kerrinckx. 80 % des applicatifs maison seront alors opérés dans le Cloud, depuis 5 ou 6 régions AWS dans le monde. Seuls l'ERP (JDEdwards) et le reporting (Cognos) ne migreront pas dans le Cloud à cette échéance.

« Nous sommes au début de cette transition, nous nous cherchons encore un peu », admet Pierre Kerrinckx. Il faut notamment adapter les équipes (soit une soixantaine de personnes au sein de la DSI de Water Technologies) aux nouveaux modes de fonctionnement qu'implique le Cloud. « On s'oriente vers une organisation de type Devops. Ce qui signifie que les équipes aujourd'hui chargées de l'exploitation vont devoir se familiariser à de nouveaux métiers, comme la gestion des incidents, la veille technologique, abonde Alexandre Saulnier, le responsable de la transformation numérique de cette filiale de Veolia employant 9 500 personnes. Le passage à AWS suppose d'importantes transformations dans les équipes et nous n'apprivoisons ce nouvel environnement que depuis un an. C'est aussi pour cette raison que nous avons choisi de ne pas entreprendre tout de suite la migration de l'ERP, de loin l'application la plus complexe que nous opérons. » Les deux responsables assurent que cette transformation ne se traduira pas par la suppression de postes d'informaticiens en interne.

Remplacer Oracle par AWS Redshift ?

Alexandre Saulnier

Prochaines étapes clef, après l'intranet et les applications Web : la migration des archives vers le service Glacier d'AWS (environ 60 à 70 To de données concernées) et celle du datawarehouse, deux opérations prévues au cours du second semestre. Les deux responsables assurent que le moteur de la migration de leurs applicatifs vers le Cloud ne réside pas dans la baisse des coûts. « Même si on constate que le Cloud s'avère soit moins cher, soit fournit un niveau de service supérieur à un coût équivalent », juge Alexandre Saulnier. Une étude complète du coût de revient (TCO) des applications placées sur AWS doit toutefois encore être finalisée, afin d'offrir des éléments de comparaison objectifs.

Veolia Water Technologies lorgne également vers les économies de licences que peut procurer AWS, une des promesses que fait en tout cas miroiter le leader mondial du Cloud public avec le lancement de services (Aurora, Redshift, Lambda.) à même de remplacer des couches d'infrastructures classiques (bases de données, bus de messages, datawarehouse, serveurs d'applications.). « Quand on migrera le datawarehouse chez AWS, on réfléchira à l'utilisation de Redshift en remplacement de notre base Oracle. La question se posera également pour notre ETL, aujourd'hui fourni par IBM », explique Pierre Kerrinckx. Même si, dans un premier temps, la migration du datawarehouse devrait se réaliser sans bouleversement de l'architecture. « Quand nous avons porté notre intranet sous Typo3 dans le Cloud, nous nous sommes aperçus qu'avec très peu d'efforts, il était possible de migrer vers la base de données d'AWS », note toutefois Alexandre Saulnier.

Un pied dans l'IoT

Le Cloud public fournit enfin à la filiale de Veolia une piste pour accélérer ses déploiements en matière d'IoT (Internet des objets). Pour l'industriel, les motivations sont multiples : optimisation de la logistique et des stocks, réduction de la durée des pannes, meilleure efficacité des interventions des techniciens, évolution vers de nouveaux types d'offres (paiement au litre d'eau traitée par exemple). Sur la base de la plate-forme AWS IoT, la société s'apprête à lancer un pilote sur 500 bouteilles utilisées dans des systèmes de déminéralisation de l'eau et qu'il faut recharger en résine à intervalles réguliers. « Nous allons mesurer différents paramètres comme la conductivité de l'eau, son pH, le débit. », détaille le responsable de la transformation numérique.

L'architecture cible de Veolia Water Technologies en matière d'IoT.

En novembre dernier, les équipes du spécialiste du traitement de l'eau ont pu se familiariser, à l'occasion d'un hackathon, avec la plate-forme d'Amazon pour l'Internet des objets. « Nous avons été impressionnés par le moteur de règles, très proche du SQL donc facile à prendre en mains. La fonction Shadow (qui permet d'émuler un objet quand il n'est pas en ligne pour assurer les synchronisations, NDLR) est également intéressante, tout comme l'association entre les applications IoT et l'offre AWS Lambda (un moteur d'exécution de code qui supprime les tâches d'administration, NDLR) ». A terme, les volumes s'annoncent importants : Alexandre Saulnier évalue à plusieurs dizaines de milliers le nombre de machines qui pourraient être, à terme, équipés de capteurs connectés.

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Crédit photo : mr.water / Shutterstock

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