« La French Touch Conference veut faire connaître la French Tech »
France Digitale organise la French Touch Conference à New York les 26 et 27 juin prochains, sous l'égide de la French Tech. L'entrepreneur en série Gaël Duval promeut l'évènement destiné à mettre en lumière les atouts des start-ups françaises.
La French Tech monte en puissance. Ce « label » a été initié en 2013 par l'ancienne ministre et actuelle secrétaire d'État au Commerce extérieur Fleur Pellerin pour promouvoir les jeunes pousses en France et à l'international. L'initiative sera prochainement pilotée par une Agence du numérique placée sous l'autorité de Bercy, a récemment annoncé la secrétaire d'État chargée du numérique Axelle Lemaire. En juin, la French Tech aura son festival d'envergure nationale et d'autres manifestations se dérouleront à l'international, dont la French Touch Conference.
Soutenue par Axa, partenaire stratégique de l'événement, la French Touch Conference va accueillir plus de 300 entrepreneurs et investisseurs, dont Jean-Baptiste Rudelle (Criteo) et le « Digital Champion » Gilles Babinet. Organisée par l'association France Digitale, ce rendez-vous se tiendra à New York les 26 et 27 juin 2014. Pour Gaël Duval, co-fondateur de France Digitale et président du comparateur Jechange.fr, c'est l'occasion de valoriser les talents et les start-ups « Made in France », mais aussi de tordre le cou aux idées reçues.
Silicon.fr - Avec la French Touch Conference, la French Tech cherche-t-elle à séduire Wall Street après la Silicon Valley ?
Gaël Duval - Le rayonnement international de la French Tech, c'est-à-dire les acteurs de l'« écosystème de startups » français, est un objectif majeur de l'initiative French Tech lancée en novembre dernier. La French Tech ne s'arrête pas seulement aux États-Unis ou à la Silicon Valley ; plus que l'objectif de « séduire Wall Street », la French Touch Conference veut afficher les atouts de l'entrepreneuriat français et mettre en avant les success stories, qui ont démontré l'ambition et l'innovation Made in France.
Notre volonté est de faire connaître notre écosystème et surtout de montrer que nous avons des ingénieurs de talent, mais aussi des entrepreneurs capables d'innover et créer des entreprises de valeur. La French Touch Conference veut faire aimer et connaître la French Tech, aujourd'hui aux États-Unis et demain dans le monde. L'enjeu est de promouvoir une communauté de talents.
Les entreprises du numérique se livrent une concurrence forte pour recruter et gagner l'international. Ont-elles les moyens de leurs ambitions ?
La concurrence est évidemment forte et, de plus, très échelonnée. Entre les acteurs français visant à se développer, ceux qui souhaitent s'exporter à l'international, les grandes entreprises déjà établies et les géants du numérique, il est important de considérer l'ensemble de l'écosystème : de la start-up au leader mondial. Et de favoriser au maximum, par une action étatique proactive, concertée et réfléchie, la vie de ces entreprises.
L'instabilité fiscale prononcée et les difficultés de financement sont à cet égard des problèmes récurrents, et cela malgré les initiatives récentes, notamment liées à la mise en place de la French Tech. La BPI est aussi la pierre angulaire de la dynamique mise en place. Les moyens sont là. La réalité est que nous avons les talents et les moyens financiers de réussir. Dire que la France n'a pas l'argent pour financer ses start-ups est faux. Le dernier rempart à modifier est celui de la flexibilité du travail qui doit s'adapter à la vitesse des nouvelles technologies.
Pouvez-vous en dire plus sur le Start-Up Contest et le French Tech Tour ?
Pour promouvoir l'innovation française, quel que soit le secteur d'activité, la French Touch Conference organise une compétition des start-ups les plus prometteuses, qui pourront pitcher à New York devant un public de partenaires potentiels et d'investisseurs. La start-up lauréate se verra remettre un prix et un accompagnement pour son développement aux États-Unis. La sélection des start-ups participantes est en cours pour le moment. L'ambition est de montrer que nous avons des « 1billion startups » capables de trouver le chemin du Nasdaq !
En plus de cette compétition, un jury sélectionnera une demi-douzaine de start-ups américaines pour participer à un French Tech Tour en décembre 2014. Le jury de La French Touch Conference sera composé de Jean-David Blanc (AlloCiné), Jean-David Chamboredon (Isai), Marie Ekeland (Elaia Partners), Fabrice Grinda (OLX Inc.), Simon Istolainen (MyMajorCompany) et Marc Simoncini (Meetic, Sensee). Ces start-ups en cours de développement à l'international suivront une learning expedition spécialement conçue pour elles, pour visiter les hubs d'innovation et de compétitivité en France et découvrir les opportunités de l'écosystème entrepreneurial sur place.
Certains s'inquiètent d'une « étatisation » du capital-risque et du financement de l'innovation. Quel est votre point de vue sur le sujet ?
C'est de tout temps. C'est une fausse polémique. Aux États-Unis comme en Europe, l'État investit dans l'innovation d'une manière ou d'une autre. La question n'est pas « d'où vient l'argent ? » mais « est-il bien utilisé ? ». Toutes les initiatives qui visent à financer l'innovation et à participer au dynamisme de la France dans l'écosystème international sont bienvenues, que cela vienne du gouvernement ou d'investisseurs privés. L'argent est le moteur de l'innovation. Nous avons besoin de l'engagement de tous les acteurs, et celui de l'État est évidemment capital pour soutenir l'émergence d'une véritable « start-up république ».
Par ailleurs, nous attendons que le soutien du gouvernement se fasse aussi par d'autres moyens, comme le « visa développeur », qui permettrait de faciliter la venue de talents américains, chinois, indiens ou encore africains ou russes souhaitant rejoindre les rangs des créateurs de l'innovation en France. Nous attendons aussi une remise à plat fiscale adaptée au nouveau visage de l'entrepreneuriat digitalisé. Ou encore une meilleure adaptation de la loi et des pouvoirs publics à l'évolution des habitudes consuméristes et à l'apport des technologies au quotidien des Français.
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