34 plans industriels : un tiers des chefs de projet issu du numérique
Le ministre Arnaud Montebourg a présenté les chefs de projet des 34 plans industriels français. Parmi ces personnalités : les patrons d'Atos, de Dassault Systèmes, de Capgemini mais aussi Olivier Piou (Gemalto) et Patrick Pailloux (Anssi). Leur feuille de route est attendue par Arnaud Montebourg d'ici à Noël.
Les chefs de projet chargés d'animer les 34 plans industriels français dévoilés le mois dernier, se sont réunis lundi 7 octobre à Bercy à l'initiative du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Le ministre a évoqué à cette occasion « une course contre la montre » en faveur du « Made in France », et les représentants de l'industrie ont déclaré adopter « une approche pragmatique » du dossier.
« La réunion a été l'occasion de présenter les pilotes des priorités industrielles annoncées par le président de la République le 12 septembre dernier. Tous sont des spécialistes, notamment ceux qui vont encadrer les 12 plans directement liés au numérique, du Big Data à l'usine du futur », a expliqué à la rédaction Jamal Labed, président de l'Association française des éditeurs de logiciels et solutions Internet (Afdel) impliquée dans le chantier Big Data.
Les dirigeants d'Atos et Capgemini boostent Cloud et Big Data
Les chefs de projet de « la nouvelle France numérique » devront constituer et réunir « dans les prochaines semaines » leurs équipes composées d'industriels, de représentants de l'État et du Conseil national de l'industrie (CNI). Ils préciseront aussi « les objectifs à atteindre, les freins à surmonter, les outils à mobiliser et les financements à solliciter », a indiqué Bercy.
Les personnalités de l'écosystème numérique sont en première ligne. Comme prévu, Thierry Breton, PDG d'Atos, et Octave Klaba, dirigeant fondateur de l'hébergeur OVH, vont piloter le développement du Cloud Computing français dans le cadre du plan national de «?reconquête industrielle?». Leur principal objectif va consister à structurer la filière et soutenir un marché qui affiche une croissance de 25 % par an, selon IDC.
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Paul Hermelin, PDG de Capgemini, et François Bourdoncle, cofondateur et directeur technique d'Exalead, filiale de Dassault Systèmes, ont été chargés du volet Big Data. Bercy, veut faire de la France « la référence mondiale dans ce domaine ». Son plan couvre la formation de « data scientists », l'ouverture d'un centre de ressources technologiques, le soutien à la R&D et le financement d'un fonds d'amorçage.
Dassault Systèmes pilote l'usine du futur
Premier éditeur français de logiciels, Dassault Systèmes est également impliqué dans le plan usine du futur. Bernard Charlès, directeur général du spécialiste français de la création 3D, et Frédéric Sanchez, président du directoire de Fives, sont en charge de ce plan associant prototypage, hyperconnexion des entreprises, interfaces homme-machine, robotique, réalité augmentée, impression 3D, intelligence artificielle et design.
Sans surprise, Patrick Pailloux, directeur général de l'ANSSI (Agence nationale de sécurité des systèmes d'information), a été chargé de la cybersécurité. D'autres acteurs de l'économie numérique ont également été sélectionnés, parmi lesquels : Philippe Keryer (Alcatel-Lucent) pour le plan souveraineté télécoms ; Vincent Marcatté (Orange Labs recherche) pour la réalité augmentée ; Olivier Piou (Gemalto) pour les services sans contact ; Éric Bantegnie (Esterel Technologies) pour les logiciels et systèmes embarqués ; Éric Carreel (Withings) pour les objets connectés, et Gérard Roucairol (Teratec) pour le plan supercalculateurs.
Une feuille de route présentée d'ici la fin 2013
Les chefs de projet devront « écrire une feuille de route » et « la présenter avant Noël », a déclaré Arnaud Montebourg. Un point de suivi hebdomadaire entre chefs de projet est prévu, et l'état d'avancement des projets doit être examiné régulièrement par Bercy.
Rappelons-le, les 3,7 milliards d'euros que veut investir l'État dans ce plan de réindustrialisation, par le biais des investissements d'avenir notamment, doivent constituer un puissant effet de levier sur l'investissement privé.
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Ces initiatives pourraient se traduire, selon le cabinet McKinsey, par la création ou le sauvetage de 480.000 emplois industriels en dix ans et permettre de dégager 45 milliards d'euros de valeur ajoutée sur la période, dont près de 40 % à l'export. « La volonté des pouvoirs publics est bien réelle. On va maintenant travailler à la mise en ouvre de ce projet ambitieux », promet l'Afdel.
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