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3G : Free 4e opérateur mobile, et alors?

Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le

La probable arrivée de Free sur le marché de la téléphonie mobile pourrait bien bousculer l'ordre établi. Les opérateurs en place s'y préparent.

L'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) se réunira aujourd'hui pour décider d'attribuer, ou non, la quatrième licence mobile 3G à Free Mobile. Seul candidat en lisse, il y a néanmoins de fortes chances pour que la filiale d'Iliad remporte le morceau. Le régulateur devrait annoncer son verdict vendredi 18 décembre dans la matinée.

Si Free décroche le pompon, l'opérateur devra signer un chèque de 240 millions d'euros à l'Etat, correspondant au prix, revu et corrigé après moult tergiversations, de la licence. Ce qui a d'ailleurs provoqué la colère des opérateurs en place qui ont porté plainte à Bruxelles ou auprès du Conseil d'Etat pour contester les conditions d'attribution d'une licence qu'ils estiment bradée.

Initialement fixée à 619 millions d'euros, le prix avait finalement été divisé par trois (et proposé en trois lots de 5 MHz), puis réévalué légèrement à la hausse, après l'échec de la première campagne d'attribution fin 2007. A l'époque, déjà, Free s'était déjà présenté comme l'unique intéressé. Mais sa candidature avait été rejetée parce qu'il proposait un étalement du paiement de la licence, contraire à la loi.

Plus apte à payer cash cette fois, le très probable futur 4e opérateur mobile n'est pas au bout de ses peines. Il devra construire son propre réseau 3G. Lequel devra couvrir 25 % de la population française d'ici 2 ans et 80 % avant 8 ans. Un projet qui se chiffrera en milliard d'euro. Il sera intéressant de voir comment Free intégrera son réseau de hotspot wifi tiré de ses 3 millions de Freebox dans sa stratégie mobile.

Mais surtout, Free devra composer avec la réaction des opérateurs sur un marché quasiment saturé avec 96 % des Français équipés d'un téléphone mobile. Même si Free ne devrait pas lancer ses premières offres mobiles avant la mi-2011, les trois grands ont déjà réagit à l'initiative de Free qui promet d'être très agressif en terme de tarifs.

Bouygues Télécom, qui joue aussi la carte tarifaire, a lancé son offre quadriple play avec son forfait Ideo qui a boosté les recrutements. Au 30 septembre, Bouygues Telecom revendiquait 173 000 Bbox en circulation, un an après le lancement du forfait ADSL. D'autre part, l'opérateur pourrait bien damer le pion à Free sur la fibre optique en s'associant à Numéricâble pour lancer une offre très haut débit en 2010.

De leurs côtés, moins gênés aux entournures du fait de leur part de marché respectives d'environ 43 % et 33 % environ (et 17 % pour Bouygues Telecom) du marché mobile (selon des données Orange), France Telecom et SFR respectivement n'ont pas encore pris d'initiatives précises. Le premier entend répondre à la menace Free par l'innovation, tandis que le second compte sur l'intégration de Neuf Cegetel (racheté en juin 2008) pour optimiser ses offres et fidéliser sa clientèle. L'arrivée de Free aura au moins le mérite de redynamiser un marché quelque peu somnolant depuis l'arrivée de Bouygues en 2002.

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