Pour Vivendi, le gouvernement a bradé la quatrième licence mobile
Personne ne veut de la quatrième licence de téléphonie mobile. Du moins, du côté des opérateurs en place. Ce n'est pas nouveau mais une fronde anti concurrentielle semble se lever contre le gouvernement et, indirectement contre le futur nouvel entrant du marché de la 3G.
Après France Télécom/Orange début août puis le groupe Bouygues, c'est donc au tour de Vivendi, maison mère de SFR, de menacer de porter plainte devant la Commission européenne. Le trio est synchronisé, l'attaque peut commencer.
« Nous avons le sentiment de vivre une véritable inégalité de traitement, d'assister à un bradage des fréquences », déclare aux Echos (01/09/2009) Jean-Bernard Lévy. Le président du directoire de Vivendi s'insurge contre les conditions d'accès à la licence mobile dont le montant a été rapporté de 619 millions d'euros à 240 millions sous forme de trois lots de 5 MHz. Une différence clairement vécue comme un danger pour les opérateurs en place. « Cette aide accordée au futur quatrième opérateur va affaiblir des entreprises qui participent à la relance de l'économie », selon lui.
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Au-delà des conditions d'attributions, Jean-Bernard Lévy va même jusqu'à s'interroger sur l'intérêt à voir arriver un quatrième concurrent sur le marché mobile français. « J'observe que, dans plusieurs pays, on passe actuellement de quatre à trois opérateurs et non l'inverse. Ca vient de se passer en Australie, c'est imminent en Espagne et en Grande-Bretagne, et peut-être même aux Etats-Unis. »
Ce n'est pas la perspective de relance d'une guerre des prix promise par Free (le candidat favori à la quatrième licence) qui fait peur à SFR. « Cela fait neuf ans que nous anticipons l'arrivée d'un quatrième opérateur! L'objectif du gouvernement est de faire baisser les prix du mobile, mais la guerre des prix existe déjà en France et les Français bénéficient déjà de prix parmi les plus bas d'Europe », selon le patron de Vivendi. Une affirmation totalement contredite par un récent rapport de l'OCDE qui révèle au contraire que les tarifs des mobiles en France sont parmi les plus chers d'Europe.
SFR, pour sa part, voit son activité stagner sur les six premiers mois de l'année 2009 (-0,3 %). L'opérateur annonce avoir recruté 559.000 nouveaux clients mobiles et 112.000 abonnés ADSL (sur le deuxième trimestre). Soit le meilleur taux de recrutement sur la période devant Orange (99.000 recrutés), Bouygues Télécoms (55.000) et Free (34.000).
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