Abonnement F.Télécom: Devedjian veut plus de concessions
Le dossier épineux du prix de l'abonnement France Télécom commence à prendre la tournure d'une affaire d'Etat. L'opérateur historique réclame une hausse de 23% sur 3 ans de l'abonnement de base aujourd'hui facturé 13 euros par mois. Pour faire passer la pilule, et sous la pression du gouvernement, France Télécom a annoncé des « contre-parties »: baisse du prix des communications (en moyenne de 26%) et baisse des tarifs facturés à la concurrence au niveau du dégroupage. Malgré la levée de boucliers des associations de consommateurs et des opérateurs concurrents qui contestent ce « marchandage » et la hausse de l'abonnement (voir notre article), le ministre de l'Economie, Hervé Gaymard s'est
« félicité des dernières propositions de France Télécom ». Traduction, pour le locataire de Bercy, l'affaire est entendue et France Télécom pourra obtenir gain de cause. Sauf que le ministre délégué à l'Industrie, le très virulent Patrick Devedjian, ne l'entend pas de cette oreille. Il veut plus de concessions de la part de l'opérateur historique. Dans une interview au Figaro, il souligne qu'il reste à régler le problème du dégroupage total (qui permet à un abonné de s'affranchir totalement de l'opérateur). Car selon lui, « la hausse du prix de l'abonnement peut être une bonne chose à la condition que le prix du dégroupage total baisse. Là, on aurait de la concurrence ». Pour se faire entendre, le ministre délégué qui est en décalage avec son ministre de tutelle, a saisit l'ART, le régulateur des télécoms, qui devrait rendre son avis demain. Dans une lettre adressée à Paul Champsaur, président de l'ART, et dont une copie est parvenue à l'AFP, Patrick Devedjian dit « concevoir les contreparties (de la hausse de l'abonnement) du volet tarifaire comme devant répondre prioritairement aux objectifs de la politique de régulation fixée par l'ART ». La balle est donc dans le camp du régulateur qui pourrait se prononcer pour la demande du ministre délégué. L'ART déplore en effet le manque de visibilité, après 2005, sur le dégroupage. Néanmoins, l'affaire semble être dans le sac pour France Télécom. L'opération pourrait être très rentable pour l'opérateur: les baisses de tarifs annoncées (des baisses qui d'ailleurs créent la polémique) ne compenseront pas la hausse de l'abonnement. Ce dernier représentera plus de 50% de la facture. Au total, ce sont 500 millions d'euros par an (selon Goldman Sachs) que l'opérateur va gagner chaque année. On comprend alors pourquoi Patrick Devedjian exige plus de concessions de la part de France Télécom.
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