Accélération du dégroupage total
Les Français se jettent dans les bras de la concurrence ! Depuis plusieurs mois, le nombre de lignes totalement dégroupées, qui permettent à un abonné de couper tous ses liens avec France Télécom, connaît une croissance très rapide. Du pain bénit pour les opérateurs alternatifs qui engrangent de nouveaux clients.
Selon le dernier tableau de bord de l'Arcep, le régulateur des télécoms, on compte à fin septembre 360.000 lignes totalement dégroupées contre 255.584 lignes au 30 juin dernier, soit une progression de 41%. Cette technologie progresse désormais plus vite que le dégroupage partiel dont le nombre de ligne atteint 2.150.000 lignes contre 2.073.942 au 30 juin (+3.66%). Le résultat aurait pû être meilleur. Le régulateur observe en effet « un recul marqué de la croissance globale du dégroupage pendant l'été. Cette décélération peut être en partie expliquée par la saisonnalité du marché du haut débit », explique-t-il. L'Arcep note également que 52 nouvelles zones ont été dégroupées au cours du troisième trimestre en métropole, et 14 dans les DOM, ce qui porte la couverture du dégroupage à 1.042 sites. Une extention que l'on doit d'abaord et avant tout aux réseaux d'initiative publique lancés par les collectivités territoriales. Le dégroupage total séduit donc les Français. On peut l'expliquer par deux raisons. L'extention des zones totalement dégroupées permet à plus de Français d'opter pour les opérateurs concurrents. Mais surtout, les règles de l'abonnement à France Télécom ont changé. Ce qui va encore amplifier le phénomène. En effet depuis le 1er octobre, la durée minimale d'engagement à l'abonnement téléphonique est réduite de moitié : elle passe de 12 à 6 mois. Les consommateurs peuvent donc à tout moment, y compris durant cette période minimale de 6 mois, souscrire à une offre concurrente dans le cadre du dégroupage total. Notamment en cas de déménagement. Un changement de taille! Jusqu'à maintenant, les consommateurs qui souhaitaient bénéficier d'une offre de dégroupage total devaient attendre la fin de leur période initiale d'abonnement d'un an pour pouvoir résilier auprès de France Telecom. Ce qui fatalement, refroidissait les consommateurs. Conséquence, ces derniers peuvent librement souscrire à une offre concurrente sans avoir à payer les mois d'abonnement restant à courir jusqu'à la fin de la période initiale. La grande victime du dégroupage total est France Télécom. Toujours selon l'Arcep, l'opérateur historique perdrait environ 10.000 abonnés par semaine! Et de préciser: 15.000 demandes d'abonnements au dégroupage sont effectuées chaque semaine, dont 10.000 concernant le dégroupage total et 5.000 le dégroupage partiel. Toutefois, selon l'opérateur historique, dans le même temps, de 10.000 à 15.000 clients reviendraient dans son giron après avoir essayé les offres de ses concurrents. Ces clients reviendraient notamment en raison de la qualité de service de France Télécom. Le marché entreprises à la traîne
Si le dégroupage explose pour les particuliers, ls entreprises sont moins bien loties. L'Arcep décompte seulement 185.000 accès ADSL au sein des professionnels. En cause: des prix qui ne sont pas homogènes en France, avec d'énormes écarts entre les zones concurrentielles et non concurrentielles. Les opérateurs alternatifs professionnels sont en effet très peu présents en dehors des grandes agglomérations.
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