Affaire Internet Explorer/Windows : Mozilla entre dans la danse
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
La Commission européenne et Opera dénoncent le rapport 'privilégié' entre Windows et IE. La Fondation apporte son expertise, plutôt équitable
La fondation Mozilla, éditrice du navigateur Firefox, a décidé de participer de façon indirecte à la plainte déposée auprès de la Commission européenne par Opera qui accuse Microsoft d'abus de position dominante sur le marché des navigateurs.
En effet, la Fondation a tout à fait le droit d'apporter ses arguments et son expertise technique auprès de la Commission sans pour autant déposer formellement une plainte (ce qu'on appelle le statut de tiers). Et le groupe ne s'est pas privé de cette occasion.
Mitchell Batker, présidente du conseil d'administration de la fondation, s'en est expliqué dans son blog. Pour Mozilla, il n'y a pas « le moindre de doute » que Microsoft et son navigateur « nuisent à la compétition entre les navigateurs, sapent l'innovation et réduisent le choix des consommateurs » puisque IE est intégré automatiquement à Windows, principal grief de la Commission européenne.
Pour Bruxelles, comme pour le navigateur norvégien Opera, l'intégration d'Internet Explorer à Windows gêne profondément la concurrence.
Pour Microsoft, déjà lourdement pénalisé par la Commission, une défaite juridique causerait une profonde révolution de son modèle. Dans le pire des cas, le géant pourrait être forcé de pré-installer un ou plusieurs navigateurs sur les PC livrés avec son OS, ce qui augmenterait la visibilité des offres concurrentes.
Reste que Mozilla souligne de pas souhaiter cette décision. La Fondation ne veut pas d'une installation automatique de son application dans les PC. Préfère-t-elle que la Commssion impose à Microsoft de vendre Windows sans aucun navigateur ? Mais comment feront les utilisateurs pour se connecter la première fois ?
Microsoft pourrait également écoper d'une très forte pénalité. Ce qui ferait de la firme -déjà condamnée en 2004 pour Windows Media Player et en 2008 pour défaut interopérabilité - l'entreprise la plus lourdement condamnée en Europe. Une telle condamnation ferait sans doute les affaires de la concurrence.
Pour autant, depuis son lancement, Firefox grignote des parts de marché. Selon une étude réalisée par XitiMonitor au mois de novembre dernier, Internet Explorer reste le leader avec 59,5% de part de marché en Europe, le panda roux atteint 31,1%. Les autres browsers, Opera, Safari et Google Chrome détiennent respectivement 5,1, 2,2 et 1,1% de parts de marché.
D'ailleurs, la Fondation explique que la situation actuelle n'a pas empêché Firefox de progresser, réfutant l'argument d'Opera. Conclusion, si Mozilla s'intéresse de près au procès qui se profile contre Microsoft, elle n'entend pas hurler avec les loups.