Atos : l'État redépose une offre... à périmètre réduit
Son offre pour la division BDS restée sans suite, l'État propose d'acquérir l'activité Advanced Computing, qui regroupe notamment IA, HPC et quantique.
Combien valent les activités Advanced Computing d'Atos ?
L'État français a déposé une offre qui valorise ce périmètre à 500 M€ - hors éventuels compléments de prix.
L'entité Advanced Computing se compose de quatre divisions : Artificial Intelligence, Business Computing, HPC et Quantum. Elle fait partie, au sein d'Eviden, de la branche BDS (Big Data & Security). Celle-ci regroupe d'autres activités dites "stratégiques" : Mission Critical Systems et Cybersecurity Products.
Quand l'État proposait 700 M€ pour BDS
L'État français avait initialement proposé de racheter l'ensemble (Advanced Computing + Mission Critical Systems + Cybersecurity Products) pour 700 M€. Soit le bas de la fourchette de valeur estimée par Atos. L'offre, déposée le 12 juin 2024 et révisée le 30 septembre, avait expiré début octobre.
La nouvelle offre comprend une période d'exclusivité jusqu'au 31 mai 2025. Elle impliquerait un paiement initial de 150 M€ à la signature du contrat de cession d'actions.
L'entité Advanced Computing compte environ 2500 salariés, pour 570 M€ de chiffre d'affaires en 2023 (5,3 % du CA groupe). Atos s'engage, en parallèle, à lancer un processus de cession organisée pour Mission Critical Systems et Cybersecurity Products, qui pèsent à elles deux 340 M€.
Une action de préférence dans Bull
Depuis la validation, le 24 octobre, de son plan de sauvegarde accélérée par le tribunal de commerce de Nanterre, Atos a signé avec l'ESN Alten un accord de cession de sa filiale Worldgrid (supervision SCADA ; 1100 employés, 170 M€ de CA). Une action de préférence dans Bull a par ailleurs été mise en place au bénéfice de l'État français.
Au troisième trimestre 2024, Atos a dégagé 2,305 Md€ de revenus. Soit, à périmètre et taux de change constants, une baisse organique annuelle de 4,4 %. Le ralentissement est plus marqué pour Eviden (-6,4 %) que pour Tech Foundations (-2,6 %). La zone Amériques accuse une baisse à deux chiffres. En Europe, la croissance du CA de BDS (grâce à un projet d'Advanced Computing au Danemark) est contrebalancée par le recul de celui de la branche Digital, "reflétant une demande plus faible des clients du secteur public au Royaume-Uni".
À fin septembre, Atos employait 82 211 personnes. Soit 10,3 % de moins en un trimestre. En toile de fond, le transfert de 4900 employés vers de nouveaux prestataires à la suite de fins de contrats au Royaume-Uni et sur la plaque Amériques. L'endettement net du groupe s'élevait à 4,6 Md€.
Illustration (siège d'Atos à Bezons) © Romi/REA
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