BT choisit l'option EE filiale d'Orange et Deutsche Telekom
Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le
BT entre en négociations exclusives avec Orange et Deutsche Telekom pour l'acquisition de EE à hauteur de 15,7 milliards d'euros.
Et le gagnant est. EE. Orange et Deutsche Telekom ont annoncé, lundi 15 décembre, être entrés en négociations exclusives avec BT pour céder leur co-entreprise au groupe historique des télécoms britanniques.
L'opération portera « potentiellement » sur 100% du capital pour un prix de cession de 12,5 milliards de livres sterling (près de 15,7 milliards d'euros), « sur la base d'un endettement financier net considéré comme nul ». Soit plus que les 15,2 milliards initialement estimés par les co-actionnaires. Le paiement pourra se faire en partie en numéraire et l'autre en nouvelles actions BT. S'il sera réparti à parts égales entre Orange et Deutsche Telekom. Ce dernier pourrait prendre 12% du capital du numéro du fixe britannique tandis que l'opérateur français se contentera de 4% et d'une proportion plus importante en numéraire.
BT numéro 1 dans le fixe et le mobile
BT est donc parvenu à s'entendre avec EE malgré la présence de deux co-actionnaires vue comme un obstacle face à l'offre unifiée de O2. Telefónica qui souhaite également sortir du marché britannique, au moins partiellement, en se séparant de sa filiale mobile, avait proposé un échange à 6 milliards d'euros et 20% du capital de BT. Ce dernier a donc préféré miser sur le numéro 1 du marché mobile britannique qui dispose également du plus grand réseau 4G du pays.
Avec EE, BT va ainsi accélérer son retour sur le marché mobile et s'imposer comme le numéro 1 à la fois dans le fixe et dans le mobile sans nécessairement générer de concentration du secteur. BT est en effet quasiment absent du marché mobile. Le fait de ne pas toucher au paysage du marché britannique des télécoms a peut-être pesé dans la balance de BT pour éviter d'essuyer un éventuel refus du régulateur local, l'Ofcom, ou de la Commission européenne.
De son côté, Orange va pouvoir se concentrer sur sa stratégie d'opérateur convergent fixe-mobile, notamment en Espagne avec le rachat en cours de Jazztel, malgré les
interrogations de la Commission européenne qui a ouvert une enquête (lire
BT : le sort de l'opérateur EE sera scellé avant Noël). Du côté de Deutsche Telekom, le succès de l'opération EE contraste avec les échecs répétés de la vente de T-Mobile aux États-Unis.
Lire également
Orange 7e opérateur mobile mondial
L'Europe des télécoms en crise doit s'ouvrir aux OTT, selon l'IDATE
Didier Pouillot, Idate: « La 4G permet de renouveler les modèles tarifaires »