Bruxelles-Microsoft: échec des négociations de la dernière chance
La date fatidique se rapproche pour Microsoft. La Commission européenne devrait à la fin du mois rendre son verdict sur le dossier d'abus de position dominante instruit contre l'éditeur.
Après cinq ans d'enquête, les commissaires à la concurrence sont convaincus de la culpabilité de la firme. Amendes et sanctions vont tomber (voir nos articles). Mais jusqu'au bout, Microsoft aura cherché le compromis. Le patron de l'éditeur, Steve Ballmer, s'est rendu en personne à Bruxelles pour proposer d'ultimes concessions. Ainsi, Microsoft aurait proposé d'exiger des constructeurs pré-installant son système d'exploitation Windows XP sur leurs machines qu'ils les équipent aussi de deux logiciels concurrents de Media Player. C'est le principale reproche fait à l'éditeur. L'intégration d'office de Windows Media Player dans Windows aurait freiné le développement de logiciels concurrents comme Quick Time ou RealPlayer. La firme espèrait ainsi couper l'herbe sous le pied à la Commission. Car il semble clair que, outre une forte amende, Microsoft devra ouvrir en Europe Windows à la concurrence. Ou bien retirer son player du système d'exploitation. Mais ces ultimes négociations n'ont rien donné. « Je suis venu dire ici qu'une solution n'a pas été possible sur le cas Microsoft », a déclaré le commissaire européen à la concurrence, Mario Monti, lors d'une conférence de presse. Il a salué « l'esprit constructif et coopératif » dont l'entreprise américaine a fait preuve. « Mais à la fin, j'ai dû décider ce qui était le meilleur pour la concurrence et les consommateurs en Europe. Je crois qu'ils seront mieux servis par une décision qui crée un fort précédent », a-t-il ajouté. Microsoft sera fixé sur son sort le 24 mars. Mais a d'ores et déjà annoncé qu'il fera appel de la condamnation.
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