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CITE DES SITES: Grasset, l'éditeur publi-phile

Suite de notre tour d'horizon des sites Web de la presse et de l'édition. A la recherche des bonnes idées.

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CITE DES SITES: Grasset, l'éditeur publi-phile

' Les éditions Grasset ont une histoire étonnante. Elles eurent dans leurs catalogues, après avoir édité à compte d'auteur Marcel Proust, sans le vendre beaucoup, ce qui est le cas de toutes les éditions à compte d'auteur. Ceci explique pourquoi Gallimard reprit l'affaire en mains, en recouvrant l'étiquette Grasset par celle de la NRF. Depuis lors, la maison de la rue des Saints-Pères a publié Jean Giraudoux et les 4 M, Mauriac, Morand, Montherlant, Maurois. Bernard Grasset a tout simplement inventé la publicité littéraire en lançant comme un produit de grande consommation « Le Diable au corps » de Raymond Radiguet, en inventant les services de presse. Les opérations de promotion pour un livre qu'on voit chaque jour sur les chaînes de radio ou de télévision, c'est à Bernard Grasset qu'on le doit! Une pièce d'Édouard Bourdet, « Vient de paraître », a illustré au théâtre les « techniques » du grand éditeur.

Les bonnes feuilles disponibles Son site https://www.edition-grasset.fr ne peut que refléter l'activité débordante de la maison d'édition qui rivalise en longévité et en productivité avec Gallimard. En page de garde, simplement une boutique, la maison Grasset et tout s'ouvre : Nouveautés, Premiers chapitres qui nous donne les bonnes feuilles des livres disponibles. Cela nous permet d'apprécier de Patrick Barbier La Venise de Vivaldi : «De tous temps Venise a fasciné et dérouté les voyageurs. Il n'est que de voir, aujourd'hui encore, l'enthousiasme de ceux qui savent s'imprégner de la somptuosité des palais et des églises, du pittoresque saisissant des canaux, des ponts ou des campi, et de cette atmosphère apparemment inchangée depuis des siècles, tandis que d'autres ont de la peine à dépasser le cliché du grouillement des touristes, du délabrement des façades et des relents de vase de ces mêmes canaux. Tout et son contraire a été dit depuis des siècles, au sujet des mêmes lieux. Il n'est que de considérer les propos tenus sur le Grand Canal, depuis Commynes au XVème siècle («C'est la plus belle avenue que je crois qui soit au monde») jusqu'à Régis Debray («Le seul égout au monde qui donne au badaud l'ivresse d'un appareillage dans les Marquises»). Tout sur les nouveautés Et la rubrique Événements, c'est tout simplement les photos de tous les écrivains en ordre de marche. En cliquant on sait tout sur les nouveautés dont ils sont responsables avec des développements parfois salutaires comme ce fragment terrible de Patrick Rambaud: «Les mentalités n'ont pas évolué depuis Homère. Voulez-vous un exemple de concordance et de permanence ? Hitler avait ses chemises brunes et Mussolini ses chemises noires, eh bien Phalaris, tyran sicilien, six siècles avant notre ère, avait ses chemises grises. Ses troupes d'assaut n'étaient pas moins barbares que la Waffen S.S. Quand elles entrent à Agrigente, elles brûlent tous les habitants à feu lent dans un énorme taureau de métal. Les cris sortaient par les naseaux fumants. Permanence dans la sauvagerie, vous dis-je. Un autre exemple lointain ? Le gendre de Frédéric II de Hohenstaufen, Ezzelino da Romano, s'empare de Driola : il fait comparaître tous les habitants devant lui, leur crève les yeux, leur coupe le nez et les jambes avant de les abandonner dans cet état. Le même fait emmurer dans Padoue onze mille soldats capturés. L'extermination programmée est une vieille rengaine. Cela se passait en Italie au XIIIéme siècle. « Revenons à aujourd'hui.Quand je vois W. Bush et son équipe de guerriers (dont aucun n'a voulu aller au Vietnam) répéter depuis 1992, huit siècles après le Mongol Hulagu, Il faut détruire Bagdad, je songe à Caton : Ceterum censeo delendum esse carthaginem, il faut détruire Carthage. A force de seriner sa ritournelle aux oreilles des sénateurs, Carthage fut prise et rasée. Ce qui avait convaincu les Romains, en réalité, n'avait rien à voir avec la morale coincée de Caton, mais les campagnes d'Afrique du Nord étaient riches et bien irriguées, ils y voyaient une source de profit, et puis Carthage accumulait dans ses arsenaux des armes de destruction. La ville brûla pendant dix-sept jours. Les commerçants romains se partagèrent le territoire. Si en Irak, les ayatollahs s'emparent d'un pouvoir brisé, ils me font penser aux évêques chrétiens qui organisèrent les villes gauloises face aux invasions, pour remplacer un pouvoir impérial défaillant; l'Eglise eut la suprématie politique, en Occident, pour des centaines d'années.» Un profusion de liens Et puis les collections : Les Cahiers rouges (est-on daltonien ?) qui ont succédé aux illustres Cahiers verts qui s'ouvrirent avec Maria Chapdelaine, des titres divers autour de « Tout est grand », « Pour et Contre », « Le Collège de Philosophie » et une revue inattendue, « Europe Échecs », alors que Grasset n'en a connu aucun. Le site Grasset n'est pas avare de liens. La plupart des auteurs ont leur domaine personnel. Le premier d'entre eux, https://www.portnawak.net/beigbeder/ , est le plus curieux. Et l'on se souvient que Beigbeder a été concepteur en publicité avant d'être auteur. Il sait admirablement se promouvoir, quitte à friser la caricature, tout au long de son Site Non Officiel de Frédéric Beigbeider, autrement dit S.N.O.B. Simples extraits : «2 voix sur 10, Frédéric Beigbeder n'a pas reçu le prix Goncourt du centenaire. C'est Jacques-Pierre Amette pour « La maîtresse de Brecht » avec 7 voix sur 10 qui l'a facilement emporté au 5ème tour de scrutin, la dernière voix allant à Alice Ferney (« Dans la Guerre », Actes Sud).[25/10/2003] «Fréderic Beigbeder était sur le plateau de Stéphane Bern pour l'émission « 20h10 Pétantes » jeudi 16 octobre. [20/10/2003] «Frédéric Beigbeder, était « En Aparté » sur Canal +, ce samedi 4 octobre, à 19h30. (lien) [05/10/2003] etc. etc. Beigbeder ira-t-il jusqu¹à indiquer où il déjeune et dîne chaque jour, et avec qui?! Il y a aussi un site sélectionné pour Virginie Despentes. C'est https://www.baise-moi.co.uk/ où il n'est guère question de littérature.

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