CITE DES SITES : L'Académie française, jeune dame du Quai contée par Internet
C'est ainsi grâce au site Internet de l'Académie française que l'on peut savoir la composition de l'Académie à n'importe quelle date. J'ai choisi le 2 août 1914, début de la Grande Guerre. Il y a là, bon présage, un futur maréchal de France, Hubert Lyautey, Maurice Barrès, pour qui la France est une préoccupation primordiale, Ernest Lavisse qui apprend à tous qu'«
autrefois notre pays s'appelait la Gaule et ses habitants les Gaulois» . Il y a aussi un futur Président de la République, Paul Deschanel, élu à l'Académie en 1899 et qui deviendra Président en 1920, en battant?Clemenceau. Son septennat se termina douloureusement sur une voie de chemin de fer. Il fut reconnu parce qu'il avait les pieds propres, démissionna et mourut deux ans plus tard. Chose curieuse, dans la notice biographique de Paul Deschanel, l'Académie ne fait nulle mention de son passage éclair à l'Élysée. Il y a en 1914 un autre Président de la République académicien, en exercice celui-là : Raymond Poincaré, qui fut un très grand premier magistrat de l'État. Après la guerre, on élit Georges Clemenceau et plusieurs maréchaux qui rejoignirent Lyautey. Raymond Poincaré fut appelé à «recevoir le maréchal Foch en 1920. Bien qu'étant alors Président de la République et, partant, protecteur de l'Académie, il se comporta ce jour-là, situation unique, comme un simple académicien et revêtit l'habit vert pour accueillir le héros de la Marne qui, lui, portait son uniforme militaire.» Jamais aucun Président de la République n'avait été élu à l'Académie après son mandat - De Gaulle avait refusé avec hauteur - jusqu'à Valery Giscard d'Estaing qui, quelque peu désavoué par le suffrage universel -il n'avait pas pu obtenir la mairie de Clermont-Ferrand - avait préféré affronter un corps électoral plus modeste de 38 « immortels ». Espérons que Jacques Chirac, «protecteur» de l'Académie, daignera recevoir l'investiture de son prédécesseur Valéry Giscard d'Estaing. Il y a en effet des précédents. Paul Morand, le grand écrivain qui avait été rien moins que résistant ou gaulliste, s'était présenté à l'Académie en 1958. « Sa candidature devait soulever l'hostilité des gaullistes et donner lieu à une séance de vote houleuse, laquelle se termina par une suspension du scrutin. Pierre Benoît, animateur de la candidature de Morand, indigné par cette décision, quitta ce jour-là l'Académie où il décidait de ne plus jamais siéger. Ce n'est qu'en 1968 que le général de Gaulle, après une longue hostilité, consentit à une nouvelle candidature Morand. Toute l'Académie était présente pour son élection, le 24 octobre. Son concurrent et 15 votants blancs ou nuls. (?) Exceptionnellement, il n'y eut pas de visite d'investiture à l'Élysée». L'Académie n'a jamais été exempte de soubresauts politiques. Après l'Occupation, quatre académiciens durent répondre de leur comportement. D'abord deux Abel, devenus des Caïn, Bonnard, qu'on appelait aussi « La Belle », ministre de l'Instruction publique et Hermant, auteur de romans boulevardiers et vulgarisateur de la grammaire, qui furent révoqués et remplacés. Puis Charles Maurras, leader d'un mouvement qui conservait des zélateurs sous la Coupole. Et Philippe Pétain. Ceux-là furent révoqués mais remplacés seulement après leur mort. Graduations très académiques. Leurs successeurs, Jules Romains, Étienne Gilson, le duc de Lévis-Mirepoix, qui descendait collatéralement de la Sainte-Vierge, André François-Poncet, qui fut en 1938 ambassadeur auprès d'Hitler, durent tout de même faire l'éloge de leurs prédécesseurs, Académie oblige. « Le français est une langue romane, nous rappelle https://www.academie-francaise.fr/. Sa grammaire et la plus grande partie de son vocabulaire sont issues des formes orales et populaires du latin, telles que l'usage les a transformées depuis l'époque de la Gaule romaine. Les Serments de Strasbourg, qui scellent en 842 l'alliance entre Charles le Chauve et Louis le Germanique, rédigés en langue romane et en langue germanique, sont considérés comme le plus ancien document écrit en français. « Au Moyen Âge, la langue française est faite d'une multitude de dialectes qui varient considérablement d'une région à une autre. On distingue principalement les parlers d'oïl (au Nord) et les parlers d'oc (au Sud). Avec l'établissement et l'affermissement de la monarchie capétienne, c'est la langue d'oïl qui s'impose progressivement. « Mais on peut dire que la France est, comme tous les autres pays d'Europe à cette époque, un pays bilingue : d'une part, la grande masse de la population parle la langue vulgaire (ou vernaculaire), qui est aussi celle des chefs-d'oeuvre de la littérature ancienne (la Chanson de Roland, le Roman de la rose.) ; d'autre part, le latin est la langue de l'Église, des clercs, des savants, de l'enseignement, et c'est aussi l'idiome commun qui permet la communication entre des peuples aux dialectes plus ou moins bien individualisés. « Malgré la progression continue du français, cette coexistence se prolonge jusqu'au XVIIe siècle, et même bien plus tard dans le monde de l'Université et dans celui de l'Église. « L'extension de l'usage du français (et, qui plus est, d'un français qui puisse être compris par tous) est proportionnelle, pour une large part, aux progrès de l'administration et de la justice royales dans le pays. Inversement, l'essor de la langue française et la généralisation de son emploi sont des facteurs déterminants dans la construction de la nation française. « C'est la même exigence qui conduit à la création de l'Académie française en 1635. Selon les termes de Marc Fumaroli, Richelieu a fondé l'Académie pour « donner à l'unité du royaume forgée par la politique une langue et un style qui la symbolisent et la cimentent » (?) « L'éclat et la puissance de la monarchie française, le raffinement de la culture, les perfectionnements apportés à la langue par l'Académie et les grammairiens, l'influence non négligeable des populations protestantes émigrées, font que le français déborde rapidement, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le cadre de la nation. C'est la langue de l'aristocratie et des personnes cultivées dans tout le Nord de l'Europe, en Allemagne, en Pologne, en Russie. C'est aussi la langue de la diplomatie. Tous les grands traités sont rédigés en français, alors qu'ils l'étaient auparavant en latin. L'empire de la langue française dépasse largement (et c'est une constante) l'empire politique et économique de la France. » Il y a actuellement deux tomes en ligne, de A à mappemonde. C'est déjà passionnant. J'ai consulté le mot femme. Cela se termine ainsi : «Expr. Faire la cour à une femme. Demander une femme en mariage. Fam. Courir après une femme, la poursuivre de ses assiduités. Courir les femmes. Un homme à femmes, qui multiplie les conquêtes féminines. Expr. proverbiale. Souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie, distique prêté à François Ier par Victor Hugo dans Le roi s'amuse. Prov. Ce que femme veut, Dieu le veut, les femmes finissent toujours par obtenir ce qu'elles désirent. Titres célèbres : Les Femmes savantes, de Molière (1672) ; La Femme de trente ans, de Balzac (1831-1834) ; La Femme, de Michelet (1859). 2. Épouse. Prendre femme, se marier. Acceptez-vous d'être ma femme ? C'est sa seconde femme. Une femme fidèle, infidèle. Une femme adultère. Titre célèbre : La Femme du boulanger, pièce de Jean Giono (1938), adaptée au cinéma par Marcel Pagnol (1939)». Eh bien, désolé! Il y a une erreur. Marcel Pagnol a tiré son film d'une nouvelle, extraite de Jean le Bleu, de Jean Giono lequel, en bisbille avec Pagnol, a, à son tour, écrit en 1943 une Femme du Boulanger, pièce qui n'a eu aucun succès. Et, quand Michel Galabru a repris au théâtre La Femme du Boulanger, il s'agissait de l'adaptation du film de Marcel Pagnol. Louis FOURNIER
Sur le même thème
Voir tous les articles Business