Carnegie Mellon se penche (à son tour) sur l'éthique de l'IA
Publié par Ariane Beky le | Mis à jour le
Aux États-Unis, l'université Carnegie Mellon ouvre un centre de recherche dédié à l'éthique de l'intelligence artificielle. En France, CNRS, Inria et Cigref se sont emparés de la problématique.
L'intelligence artificielle (IA) fait partie des technologies qui auront le plus d'impact sur nos vies dans les années à venir. Et les questions éthiques sont nombreuses : qui contrôle l'IA ? Des emplois seront-ils remplacés ? Qu'en est-il de la sécurité ?, etc.). C'est dans ce contexte que l'université Carnegie Mellon s'apprête à ouvrir un centre de recherche dédié à l'éthique de l'IA.
Pour créer ce centre à Pittsburgh (Pennsylvanie), l'établissement américain a reçu un don de 10 millions de dollars du cabinet international d'avocats K&L Gates. Multidisciplinaire, le centre prévoit la création de trois postes pour doctorants et de deux nouvelles chaires universitaires dédiées aux problématiques éthiques que posent l'IA et d'autres technologies de l'information. L'organisation d'une conférence biennale sur ces questions est également au menu.
« Ce n'est pas seulement la technologie qui déterminera la marche du siècle. Notre avenir sera aussi fortement influencé par la façon dont les humains interagissent avec la technologie, la manière dont nous anticipons et nous répondons aux conséquences imprévues de notre travail, et la manière dont nous nous assurons que la technologie est bien utilisée au profit de l'humanité, en tant qu'individus et en tant que société », déclare par voie de communiqué Subra Suresh, le président de Carnegie Mellon University.
Obama et GAFAM à l'unisson
Aux États-Unis, les universités ne sont pas les seules à appréhender le sujet. Fin septembre, de grandes entreprises du numérique (Amazon, DeepMind, Facebook, Google, IBM et Microsoft) ont formé un partenariat autour de l'intelligence artificielle « au bénéfice des personnes et de la société ».
Et le 12 octobre dernier, Wired a publié un entretien du président des États-Unis sur l'impact de l'IA. Arrivé en fin de second et dernier mandat, Barack Obama prône des liens resserrés avec l'industrie et davantage d'investissements publics dans la recherche sur l'IA, mais il n'est pas favorable à plus de régulation. En marge de cette publication, l'administration Obama a elle-même diffusé un rapport sur les opportunités et les défis que pose l'intelligence artificielle au 21e siècle. En France, le gouvernement s'est fait discret, jusqu'ici, sur ces thématiques. D'autres acteurs montent au créneau.
Penser « éthique » dès la conception de l'IA
Dans l'Hexagone, ce sont surtout les centres de recherche, Inria et CNRS en tête, qui se sont emparés du sujet. Mais les grands groupes ne sont pas en reste.
En septembre, le Cigref, réseau de grandes entreprises, a publié un livre blanc, en partenariat avec le cabinet Alain Bensoussan avocats, et organisé un colloque sur les enjeux de l'intelligence artificielle. Avec une même recommandation : « penser l'éthique de l'IA dès sa conception ».
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