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Craig Wright, créateur du Bitcoin : entre hoax et révélations

Après la découverte présumée du créateur du Bitcoin en la personne de Craig Wright, des médias démontent les preuves produites. Dans le même temps, on apprend que l'ingénieur australien a voulu acheter de l'or et des logiciels pour 85 millions de dollars. en bitcoin.

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Craig Wright, créateur du Bitcoin : entre hoax et révélations

Les audiences sur le terme Bitcoin se sont enflammées (+157%), précise Google. Il faut dire que la révélation de la semaine dernière était à la hauteur. Deux sites web, Wired et Gizmodo ont assuré que le créateur de la monnaie virtuelle se nommait Craig Wright. Cet ingénieur australien, sur-diplômé de 44 ans, serait celui qui se cache derrière le nom de Satoshi Nakamoto, le pseudo du créateur de la monnaie virtuelle.

Pour remonter la piste de Craig Wright, les journalistes aidés d'un consultant en sécurité et spécialiste du Dark Web ont reçu plusieurs documents d'une source anonyme, dont des posts de blog attribués à Craig Wright. Parmi ces messages, l'ingénieur demande à ses lecteurs de chiffrer leur message pour le contacter avec une clé publique PGP. Or la clé proposée correspond à celle utilisée par Satoshi Nakamoto.

Démontage des preuves

Oui mais voilà : d'autres médias se sont emparés de l'affaire et ont regardé de plus près ces supposées preuves. Motherboard s'est intéressé aux clés PGP et notamment à la signature de Satoshi Nakamoto. Pour le magazine, aucun doute, il s'agit là d'un fake, car les clés ont été générées après 2009 et téléchargées après 2011. Et le site de poursuivre sa démonstration. La clé originale de Satoshi Nakamoto a, elle, été créée en octobre 2008 en utilisant un protocole de chiffrement DSA-1024. Mais les clés fournies par Wired et Gizmodo sont basées sur le protocole DSA-3012, peu utilisé en 2008. Pour autant, le média souligne qu'il est facile d'antidater des clés.

Autre élément mis en porte-à-faux, le fait que la société de Craig Wright, Cloudroft, ait acquis deux supercalculateurs auprès de SGI, dont un fait partie du Top500 (à la 17ème place pour être exact). Le constructeur a envoyé un courrier à Wired pour démentir un lien commercial entre Cloudcroft et pour indiquer que SGI n'a aucun contact avec le CEO de la société, Craig Wright.

Mensonge aussi sur la qualification de l'ingénieur australien. Sur sa page LinkedIn, il revendiquait deux doctorats (qui ont été effacés depuis) dont un, en informatique, délivré par la Charles Sturt University de Bathurst. Or, cette dernière a indiqué à Forbes qu'aucun doctorat n'a été délivré à Craig Wright. Néanmoins, il est titulaire de 3 maîtrises sur l'administration système et réseau, la gestion de l'IT, et la sécurité des SI.

Une transaction douteuse de 85 M$ en Bitcoin

Face aux contre-arguments des sites américains, l'affaire de Craig Wright s'apparente à un formidable hoax (fausse rumeur sur Internet). Un risque que Wired avait évoqué dans son enquête : « soit Wright a inventé Bitcoin ou alors c'est un mystificateur de génie qui a tout fait pour que l'on pense qu'il l'a réalisé ».

Reste que, juste après la publication des différents articles, la police australienne a mené des perquisitions dans les bureaux et dans une des résidences de Craig Wright. Des actions indépendantes de l'affaire Bitcoin et diligentées par l'administration fiscale, rapportent les autorités de Sidney.

Autre élément à mettre dans la balance, The Australian a découvert qu'en 2013, Craig Wright a essayé d'acheter de l'or et des logiciels, sur les conseils d'un homme d'affaires, Mark Ferrier. L'opération s'élevait à près de 85 millions de dollars, payables en Bitcoin. Les deux hommes s'étaient rencontrés en 2013 lors d'une conférence sur la prospection minière. Ferrier souhaitait acquérir des logiciels de Siemens et de l'établissement financier d'Arabie Saoudite, Dallah Al-Baraka Group, pour sa société minière. Et a demandé à Craig Wright d'investir dans cette affaire. Mais les choses ne sont pas passées comme prévues et les deux partenaires ont saisi les tribunaux. Les charges ont été abandonnées en mars dernier, rappelle le quotidien australien. Mais c'est le montant de Bitcoin qui interpelle, car il se rapproche de la valeur (en 2013) des premières unités de monnaies virtuelles détenues par Satoshi Nakamoto. La rumeur peut donc continuer à enfler de plus belle.

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Crédit Photo : Nina-Lisa-Shutterstock

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