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DADVSI: le gourou du 'libre' est persona non grata à Matignon

Richard Stallman, président de la Free Software Foundation était venu à Paris pour soutenir une manifestation contre la loi sur les droits d'auteur et présenter au Premier ministre une pétition de 165.000 signatures

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DADVSI: le gourou du 'libre' est persona non grata à Matignon

Les opposants à la loi DADVSI (droits d'auteur et droits voisins pour la Société de l'information) ont réussi un joli coup médiatique. Car jusqu'à présent leurs actions dans le monde « réel » ont rarement remué les foules et les médias généralistes.

Cette fois, la manifestation organisée ce vendredi par des associations de consommateurs et l'EUCD.info a reçu le soutien de l'emblématique Richard Stallman, président de la Free Software Foundation et père spirituel du logiciel libre. Fort de ce soutien, les organisateurs ont demandé aux services du Premier ministre qu'ils reçoivent Richard Stallman afin qu'ils lui remettent une pétition contre cette loi, signée par 165.000 internautes. Une demande qui a été transmise il y a 15 jours. Mais la notoriété de R. Stallmann et le nombre importants de signatures n'auront pas suffi. Sans suprise, Matignon, décline courtoisement mais fermement la demande. Ce qui n'a pas empêché le président de la FSF et les organisateurs de dérouler, à quelques mètres de Matignon, les plusieurs mètres de papier de cette pétition imprimée sur une unique feuille. 165.000 signatures d'opposants à la loi DADVSI déroulées à terre au pied de la résidence du Premier ministre, le symbole est percutant. D'autant plus qu'il s'agit de la plus importante pétition en ligne jamais signée. L'opposition à la loi DADVSI a marqué les esprits, le refus de recevoir Stallmann laisse amer. « Eux [ Microsoft et Vivendi, NDLR], ils ont réussi à exprimer leur point de vue », regrette Frédéric Couchet président de la FSF France, cité par VNUnet.fr. « Les signataires se retrouvent aujourd'hui dans le caniveau. La moindre des choses pour un gouvernement serait d'accepter de rencontrer quelqu'un comme Richard Stallman lorsqu'il vient à Paris. C'est une erreur politique lamentable », poursuit-il. De son côté, April (l'Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre) estime que « le refus de Matignon de recevoir le docteur Richard Stallman, président de la Fondation pour le logiciel libre, initiateur du projet GNU (classé Trésor du monde par l'UNESCO) et porteur de la pétition EUCD.info comportant 165.000 signatures individuelles et un millier de signatures collectives est un indicateur clair de la non prise en compte des utilisateurs et auteurs de logiciels libres. Le fait de faire bloquer Richard Stallman par les gendarmes à une centaine de mètres de Matignon et de laisser les signataires dans le caniveau n'en est que plus grave et révélateur du mépris du gouvernement ». Adoptée par les députés et les sénateurs, la loi DADVSI légalise les verrous techniques (DRM), pénalisent leur contournement et les logiciels de partage et met à mal le droit à la copie à privée et à l'interopérabilité. Malgré des différences entre les textes votés par les deux Chambres, il ne devrait pas y avoir de seconde lecture mais la mise en place d'une commission mixte paritaire chargée de ré-équilibrer le texte. Une mission bien difficile.

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