Dell abandonne l'Itanium
La décision de Dell de mettre fin à la production de serveurs utilisant le processeur Itanium d'Intel n'est pas surprenante. Le constructeur n'est pas un acteur de niche. Or, avec 1.371 serveurs Itanium livrés en 2004, soit 12 de plus que l'année précédente, les volumes sont loin de correspondre à ses ambitions industrielles.
Pourtant, ces chiffres ne sont pas ridicules -relativement-, car ils constituent 5% du marché IA-64 (Itanium en 64 bits). Ce marché est largement dominé par HP, qui est à l'origine de la technologie de ce processeur issue de Digital Equipement, absorbé par HP. Ce dernier est ainsi devenu, malgré lui, partenaire d'Intel sur le développement de ce processeur jusqu'à ce qu'il cède cette activité au fondeur il y a quelques mois. A lui seul, HP a livré, en 2004, 76% des systèmes IA-64 ! L'affaire continue d'être mal engagée pour l'Itanium. Et peu importe le discours d'Intel, qui se veut serein sur l'avenir de sa technologie qu'il place sur un marché différent. Rappelons pourtant qu'en 1997, un certain Matin Reynolds, vice-président de Dataquest, avait lancé une prédiction ? qui de surcroît se voulait pessimiste ! ? que l'Itanium remplacerait les processeurs 32 bits d'Intel dès 2002. IDC, un autre analyste bien connu, a estimé que le marché de l'Itanium en 2004 représenterait 28 milliards de dollars. Sa prévision pour 2001, soit quatre années auparavant, était de 33 milliards de dollars ! Certes, l'abandon de l'Itanium par Dell n'est peut-être qu'une simple entorse dans la stratégie d'Intel. Ce n'est pas sûr. Car sur un marché si réduit, où les acteurs sont peu nombreux, Dell occupait une place de choix. Et Intel reste son fournisseur exclusif de processeurs. On retiendra qu'une nouvelle page se tourne dans l'histoire des technologies RISC: on aura vu disparaître les processeurs Alpha (Digital), 88000 (Motorola), MIPS ou PA-RISC.
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