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Disparus, expulsés ? Mais toujours visibles sur la toile

Publié par La rédaction le - mis à jour à

En quelques minutes, ils disparaissent des trottoirs des villes de France, pour bientôt réapparaître sous forme de statistique. Mais leur histoire se raconte sur la toile

Avec Internet, l'information est moins que jamais le fait du prince. Deux militants de la Cimade, ONG spécialisée dans la défense des droits des immigrés, ont mis sur pied un site internet dérangeant, https://www.disparitions.eu.

Objectif : Donner corps à ce qui, dans le langage gouvernemental, n'apparaît que sous forme de statistiques.

Dans le cadre des procédures d'expulsion du territoire, « en 2002, il y a eu 62.000 arrestations, et, en 2011, 110.000. C'est une augmentation très importante. Mais ce sont des chiffres. Nous, nous donnons à voir » expliquait Bastien Sibille, l'un des fondateurs du site, lors de la rencontre « Démocratie en réseaux » qui s'est tenue le 17 novembre à Paris.

Des chiffres ou des lieux De fait, les « disparus » sont localisés sur fond de googlemaps, sur les lieux mêmes où s'est déroulée l'interpellation. C'est dans le monde virtuel, qu'est conservée la mémoire des lieux physiques, qui eux, n'en conservent pas trace.

Au lieu d'un chiffre, donc, un lieu, un nom (modifié) et une histoire. Les fondateurs du site comptent sur les proches des expulsés ou les personnes qui sont au courant de ces arrestations à fournir des informations et apporter leur témoignage. Pour l'instant, la carte de France, mise en ligne cet été, ne localise encore que quelques « disparitions », pour l'essentiel à Lille.

Par ailleurs, le site aspire à devenir un centre de ressources et de partage entre les différents acteurs qui travaillent sur le sujet des expulsions, comme RESF, réseau éducation sans frontière, ou bien la LDH, ligue des droits de l'homme.

Au delà de la capacité à faire des révélations fracassantes, maintenant données par internet à la société civile, et, notamment, aux associations, la toile offre également la faculté de montrer autrement. Une possibilité qui peut se révéler plus incisive que mille post enflammés.

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