Dossier HP France: l'Europe est saisie - mais que faire?
Le plan social d'HP France est désormais une affaire politique. Ce mardi, Jacques Chirac, Président de la République a demandé au gouvernement de saisir la Commission européenne sur la question. L'objectif est clair: que ce plan social qui touche un quart des effectifs français, soit 1.240 postes, soit
« le plus concerté et le plus limité possible ». « Chacun peut comprendre que dans le contexte de mobilisation qui est le notre dans la lutte contre le chômage, nous soyons là aussi particulièrement attentifs et mobilisés sur cette question », a souligné Jean-François Coppé, porte-parole du gouvernement. Ce mercredi, le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, a confirmé avoir reçu une demande de la France. Si l'initiative française est louable, elle ne débouchera certainement sur rien. « Nous sommes conscients des conséquences dramatiques pour les gens qui sont atteints par ces licenciements collectifs », a-t-il expliqué. Mais « il n'est pas dans la compétence de la Commission d'empêcher une entreprise de licencier, c'est la responsabilité des autorités nationales », a-t-il immédiatement ajouté. La Commission estime que son rôle est plutôt d'accompagner le reclassement des salariés licenciés. La Commission va examiner « les possibilités offertes par le programme des fonds structurels et particulièrement du fonds social européen » si les « licenciements de masse se concrétisent » chez HP, a assuré José Manuel Barroso. Bruxelles a déjà activé ce type de mécanismes dans le passé. Encore récemment, la région des West Midlands au Royaume Uni, douloureusement touchée par la faillite du constructeur automobile britannique MG Rover, a ainsi pu bénéficier d'une réallocation de fonds structuraux. Le fonds social européen, est en particulier destiné aux mutations du marché de l'emploi et à ses conséquences pour les travailleurs. Mais le président de la Commission n'a pas hésité non plus mardi à rappeler que les Etats membres avaient refusé la création d'un nouveau fonds destiné justement à accompagner les restructurations économiques. Le maire de Grenoble met la pression
Michel Destot, député-maire de Grenoble, a déclaré mercredi, à son arrivée à Roissy, que sa rencontre avec la direction de Hewlett Packard aux Etats-Unis avait été
« très utile », pour montrer « la mobilisation » des Français contre les licenciements annoncés par le groupe informatique américain. « Ils sont d'accord pour regarder de plus près la stratégie industrielle », a poursuivi Michel Destot, sans donner plus de détails. Les dirigeants de HP « ne s'attendaient pas à une telle mobilisation en France », a-t-il ajouté. « Rien que pour ça, le voyage était très utile. Ils ont été très secoués par cette mobilisation bien relayée médiatiquement ». « Seule la fermeté paiera », a martelé le député-maire de Grenoble, selon lequel les dirigeants d'HP « craignent beaucoup que leur image soit atteinte, une perte de crédit pour l'ensemble du groupe » et les a sentis « plutôt sur la défensive ». Si « les résultats ne sont pas encore là », la mobilisation et le voyage ont « un peu fait bouger les lignes », a-t-il assuré. Mais la direction du groupe a ensuite fait savoir qu'elle n'avait pas l'intention de céder aux pression et assuré n'avoir « absolument aucun engagement » à réduire le nombre de suppressions d'emplois.
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