Emploi : les ingénieurs informaticiens résistent-ils à la crise ?
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Selon l'Apec, les offres d'emplois dans le secteur de la sécurité et des réseaux ont bondi de 40% cette année. Selon les syndicats, la situation est inverse.
Malgré le ralentissement économique mondial, certains secteurs continueraient à tirer leur épingle du jeu en termes d'emploi. C'est le cas de l'informatique, toujours forte consommatrice d'ingénieurs spécialisés.
Selon l'Apec, l'Association pour l'emploi des cadres, les offres d'emploi aux étudiants spécialistes de la sécurité et des réseaux ont bondi de 40% cette année. Et la tendance devrait se poursuivre l'année prochaine. Il faut dire que les besoins de professionnels capables de contrer des attaques informatiques en constante évolution sont de plus en plus prégnants en entreprise.
Par ailleurs, de grands groupes comme Airbus, Renault, Thales, Alstom, Safran, Dassault Systèmes, Schneider Electric.sont en recherche active d'ingénieurs. Un des pôles de compétitivité d'Ile de France (System@tic) annonce également l'intégration de 12.000 ingénieurs dans les 5 ans à venir, dont 5.600 d'ici fin 2010.
Mieux, selon l'Ecole Supérieure d'Informatique électronique automatique, tous les secteurs de l'informatique restent fortement demandeurs de jeunes diplômés. « Pour le moment, le ralentissement de l'économie n'a pas d'impact sur l'employabilité de nos jeunes diplômés », souligne Gérard Sanpité, directeur du groupe ESIA.« La nécessité de sécuriser les systèmes des marchés financiers est perceptible dans l'évolution des embauches de nos étudiants ».
Concrètement, les grands groupes recrutent prioritairement des ingénieurs et des jeunes diplômés bac + 5.
Pour autant, cet optimisme de bon aloi cache quelques réalités moins lumineuses. La précarité dans le secteur est montée d'un cran selon les syndicats professionnels qui dénoncent un usage abusif des CDD (contrats à durée déterminée).
D'ailleurs, selon le Munic (Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens), le chômage des informaticiens est reparti à la hausse depuis quelques mois. Fin octobre 2008, la barre des 20.000 demandeurs d'emplois en informatique a été franchie pour atteindre le chiffre de 20.165 inscrits en catégorie 1 (soit environ 30.000 inscrits toutes catégories).
Pour le syndicat, l'emploi en 2009, pourrait au mieux se stabiliser ou au pire se détériorer suite au gel de plans de recrutements et au développement de l'offshore.
Que conclure de ces approches contradictoires ? Qu'une spécialisation forte des informaticiens représente une parade efficace contre le chômage ? Que les jeunes diplômés ont plus de perspectives que les pros expérimentés ?