En France, le développement d'Ericsson passera par les services IT
« Si on reste un équipementier télécoms, on est de plus en plus une société de services IT », explique Franck Bouétard à l'occasion d'une rencontre avec la presse, jeudi 26 septembre, lors de l'annuel Ericsson Innovation Day, qui se tenait à Paris à la maison de la Mutualité. Une manière pour le PDG d'Ericsson France de souligner que la croissance se fait aujourd'hui par les services IT et non pas sur les solutions 4G ou la mobilité en général. Contrairement à NSN.
De fait, en 2012, les réseaux, mobiles et fixes, ne comptent «?plus que?» pour 51% des activités de l'entreprise suédoise. Contre 6% dans les solutions de supports (OSS/BSS) et 43% dans les services (managés, diffusion TV, m-commerce.). Présent dans 180 pays, Ericsson affirme être « le 5e éditeur de logiciels au monde et le 8e mondial dans les services », rappelle Franck Bouétard.
Monter dans les couches IT
Pourquoi cette diversification?? « C'est un axe de développement assez naturel pour nous puisque la frontière entre réseau et informatique est de plus en plus mouvante », soutient Alain Cros, vice-président responsable IT et services.
Au-delà de cette vision notamment induite par la convergence des technologies IP, les services constituent un marché en devenir pour l'équipementier. « Les opérateurs vont se différencier par la qualité de leur réseau, mais surtout par leur capacité à gérer leur relation client. Il faut baisser leurs coûts réseau et augmenter leurs revenus par l'innovation dans la relation client en tirant parti de la richesse des données du réseau. Nous devons donc monter dans les couches IT pour aider nos clients opérateurs. »
Pour y répondre, Ericsson développe notamment une solution de «?Customer Experience Management?» qui vise à collecter les données dans les couches basses du réseau pour en tirer des informations exploitables. Une plate-forme de Big Data, permettant notamment d'anticiper les mouvements des utilisateurs (par exemple prévenir ceux qui projettent de quitter leur fournisseur), en cours de test chez un opérateur américain et dont la disponibilité est attendue en 2014.
La France suit la même tendance
Les besoins de services IT se traduisent également dans les perspectives des analystes. Si, selon le Gartner, la part des budgets en augmentation est de 25% pour l'ensemble des DSI en 2013, elle s'élève à 40,7% pour les directions informatiques des entreprises de télécommunications et opérateurs. Et le total des dépenses IT dans ce secteur passera de 136 milliards d'euros en 2013 à 165 milliards en 2017. Soit une hausse de plus de 21% dont Ericsson entend bien profiter en proposant ses services de bout en bout, tant dans les domaines de l'OSS (gestion du réseau), du BSS (facturation, relation client) que de la télévision (diffusion, traitement d'image) et, bien entendu, des infrastructures réseaux.
La hausse attendue devrait toutefois être mondre en France (+10%, à 6,7 milliards). Ce qui s'explique par la maturité du marché, notamment. Mais « le marché français suivra la même tendance d'externalisation des effectifs et d'industrialisation des processus avec des logiciels standards et non plus à base de codage interne », se réjouit Franck Bouétard.
Nouveaux segments
Ericsson a d'ailleurs cultivé les compétences nécessaires ces dernières années pour y parvenir. Notamment en France avec l'acquisition d'Audilog en 2004 (gestion réseau), de Tridge en 2011 (facturation), de la division Broadcast Services de Technicolor (diffusion, traitement de l'image) et, en 2013, de Devoteam Telecom et Media (déploiement systèmes).
L'activité française se traduit par un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros environ en 2012 (sur 24,6 milliards au total) et 1 400 salariés (sur plus de 110?000 dans le monde). Au-delà des cibles traditionnelles que sont les opérateurs télécoms et MVNO (opérateurs mobile de réseau virtuel), Franck Bouétard entend adresser ses services aux diffuseurs broadcast et média, aux gouvernements, et aux industries d'énergie/services (utilities) et de transport. « Nous portons nos compétences réseaux et services sur ces nouveaux segments », conclut le dirigeant. De nouveaux segments qui devraient assurer la croissance d'Ericsson en France et dans le monde.
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