Fibre : France Télécom regrette que les géants du Web ne mettent pas la main à la poche
La fibre optique a de nouveau été au centre des débats des Journées Internationales de l'Idate qui se sont tenues à Montpellier. Et comme chaque année, Didier Lombard, patron de France Télécom, y est allé de son pavé dans la marre.
Face aux investissements colossaux qu'exigent le déploiement de la fibre optique dans un pays, Didier Lombard se demande pourquoi les géants du Web ne mettent pas la main au porte-feuille ? La question mérite en effet d'être posée: Google, Yahoo et les autres Facebook ne sont-ils pas les premiers à bénéficier des améliorations des réseaux IP ?
Didier Lombard a ainsi regretté qu« aucune sociétés nouvelles de l'Internet comme Google ou eBay n'ait contribué significativement au financement des infrastructures », selon les Echos.
Et de poursuivre: « il est nécessaire de s'assurer que les investisseurs reçoivent une rémunération à hauteur des risques pris. Or, le modèle basé sur l'audience créé le risque d'une décorrélation entre là où les investissements sont faits et là où les revenus générés par ces investissements sont collectés ».
Traduction: les européens dépensent sans compter pour les tuyaux mais les revenus publicitaires générés par l'augmentation du trafic vont directement aux Etats-Unis. « C'est comme si on allait construire des autoroutes et que seules des voitures californiennes devaient rouler dessus »,ajoute Didier Lombard.
Pour une fois, l'opinion de France Télécom est partagée par l'Arcep, le régulateur des télécoms.« On ne peut pas, imaginer qu'en France les gestionnaires de réseaux construisent de nouvelles infrastructures sans tirer des revenus du fait qu'ils distribuent ces contenus », commente Paul Champsaur, président de l'Autorité, cité par les Echos.
Bien sûr, demander aux géants américains du Web de financer une partie des investissements européens dans la fibre semble être une gageure, même si la demande peut apparaître légitime. Si l'Europe veut tirer profit de ces investissements, il lui faudra faire jeu égal avec les géants américains du Web. Ce n'est pas gagné mais l'exemple DailyMotion prouve que l'Europe peut faire aussi bien que l'américain YouTube.
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