Free et Neuf Cegetel ont envisagé de fusionner
Ils y ont pensé, ils ont discuté mais ont finalement renoncé. Selon les Echos, Neuf Cegetel et Free, respectivement numéro 2 et 3 du marché de l'ADSL auraient entamé des discussions autour d'une éventuelle fusion en février dernier. Selon le quotidien, les discussions de fusion ont démarré après une tentative avortée des propriétaires du câblo-opérateur Numericable - dont Cinven détient 70% - de racheter Free. Mais les négociations ont échoué il y a quelques semaines car aucun des deux groupes ne voulaient céder le contrôle opérationnel du nouvel ensemble.
Théoriquement, c'est Neuf Cegetel qui aurait contrôlé la nouvelle entité vu sa capitalisation boursière supérieure (7 milliards d'euros contre 3,8 milliards). Mais Xavier Niel, premier actionnaire de Iliad, la maison mère de Free, aurait exigé de conserver une minorité de blocage d'un tiers du capital, et aurait demandé que son groupe conserve le contrôle managérial du nouveau groupe. Des requêtes rejetées par Vivendi qui contrôle 40% de Neuf à travers SFR.
Un porte-parole de Neuf Cegetel a dit se refuser à commenter les rumeurs. « La position des deux actionnaires principaux de Neuf Cegetel est d'être satisfaits de leur participation et du management en place« , a-t-il déclaré.
Les négociations autour de la 4e licence 3G ont du également pesé. Free, candidat à cette licence, souhaite obtenir un assouplissement des conditions financières, une demande qui pourrait bien être acceptée par le gouvernement. Mais dans ce cas, Vivendi et SFR ont immédiatement indiqué qu'ils ne se laisseraient pas faire.
Une telle fusion a néanmoins du sens (en terme financiers) dans un contexte de forte concentration du marché de l'ADSL français et d'importants investissements pour déployer la fibre optique. Elle est d'ailleurs souhaitée par Jacques Veyrat, le patron de Neuf Cegetel, qui a manifesté en juillet son intérêt pour un rapprochement avec Free et Numericable « au niveau du réseau ou du capital ».
Outre des synergies estimées à 250 millions d'euros par an, le rapprochement aurait donné naissance à un challenger de poids face à Orange. Neuf et Free rassemblent en effet 5,89 millions d'abonnés haut débit (3,123 millions et 2,767 millions) contre 6,9 millions pour la filiale de France Télécom. Rappelons que Neuf s'est emparé d'AOL France et de Club-Internet.
Par contre, ce mariage aurait risqué de casser le dynamisme et la concurrence dans le marché de l'ADSL où deux acteurs auraient contrôlé 91% du marché. La concurrence acharnée entre Free et Neuf a permis une guerre des prix, mais aussi une course dans les innovations et les services. Pas sûr qu'une fois créé, le nouvel ensemble aurait été aussi réactif.
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