IDATE: «1 dollar investi dans les TIC génère 10 dollars dans l'économie mondiale»
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
En 2010 la croissance du secteur des Télécoms-Internet-Médias est restée modérée, à peine suffisante pour retrouver le niveau d'avant la crise, selon l'Idate.
L'Idate (Institut de l'Audiovisuel et des Télécommunications en Europe) a présenté la 11e édition de son rapport DigiWorld Yearbook. Après une année 2009 très sombre, les marchés des Télécoms-Internet-Médias (TIC) connaissent une légère croissance de +3% en 2010. Pourtant malgré les 2.754 milliards d'euros de revenus en 2010, le niveau de 2008 n'est pas encore tout à fait atteint puisqu'il s'établissait à +4,6%.
D'ailleurs les TIC ont une croissance en valeur inférieure à celle de l'économie dans son ensemble (environ 6%). Quelques signes d'essoufflements ont même été constatés, notamment la baisse des ventes de PC portables au profit des tablettes, ou la diminution des prix pour certains équipements tels que les écrans plats.
« 2010 apparaît donc comme une année de rattrapage », précise Didier Pouillot, responsable du projet DigiWorld à l'Idate. Bien que la croissance du « noyau dur du DigiWorld » soit faible, les effets de levier sont multiples sur différents secteurs d'activité, comme la santé ou le commerce, grâce au développement de plus en plus large des technologies numériques. Didier Pouillot affirme d'ailleurs que « 1 dollar investi dans les TIC, génère 10 dollars dans l'économie mondiale ».
Outre les tendances économiques, l'Iinstitut constate également en 2010 une transition des TIC vers l'IP et le numérique. Tandis que le secteur d'Internet ne pèse aujourd'hui que 8% du marché des services TIC, le centre d'études prévoit une augmentation à 20% à moyen terme. Ainsi le Cloud Computing et la vidéo en ligne pourraient connaitre des « croissances spectaculaires », ouvrant la question de la monétisation de ces services.
Le terminal à l'honneur en 2010
« Google est en passe de réussir une opération vitale », souligne Yves Gassot, directeur général de l'Idate. En imposant Android comme premier OS mobile, la firme de Mountain View a déjà remporté son pari puisque « le marché du smartphone permet de contrôler les internautes et les développeurs », ajoute-t-il. De même son concurrent Apple a réussi à démocratiser, grâce à l'iPad, la tablette, ce que personne n'avait réussi à faire jusqu'à présent, malgré l'existence de ce type de terminaux depuis plusieurs années déjà.
Quant à l'accord Nokia-Microsoft, Yves Gassot, y voit un choix normal puisque la firme finlandaise ne pouvait pas se tourner vers Android, prisé depuis trop longtemps déjà par ses concurrents. Le cabinet d'études s'interroge en revanche sur l'avenir de ce partenariat qui pourrait devenir exclusif.
Enfin, la télévision devrait elle aussi devenir un nouveau terminal avec les TV connectées. L'implication des grandes entreprises, telles que Google, Apple et les acteurs de l'IPTV va faire émerger une nouvelle forme de navigation et pourquoi pas une interopérabilité entre les mobiles, les tablettes et les téléviseurs.
Vers le très haut débit mobile et fixe
La bonne surprise de l'année 2010 selon l'IDATE, c'est le développement du LTE et donc de la 4G. Le déploiement a d'ores et déjà commencé aux Etats-Unis, et se passe bien mieux que celui de la 3G. Le débit proposé, permettra de faire face à l'augmentation chaque année de 100% du trafic data, notamment en raison de l'accroissement du nombre de smartphones et de la vidéo en ligne. Mais les quelques hésitations sur les marchés européens dans l'attribution des licences 4G - en France Xavier Niel a fait part récemment de son mécontentement et de ses inquiétudes dans une lettre adressée à Eric Besson, ministre de l'Economie numérique- montrent la difficulté du basculement du mobile vers l'internet 4G.
De même le très haut débit via la fibre optique a du mal à s'imposer. L'Europe est très en retard sur le Japon, la Corée du Sud mais également les Etats-Unis. Le financement reste une question sans réponse sur le vieux continent et les grands opérateurs ne semblent pas encore prêts à déployer les fonds nécessaires.