L'Europe condamnerait Microsoft? et alors?
Le conflit qui oppose Microsoft à l'administration de Bruxelles arrive à son terme. Il existe une forte probabilité pour que le premier éditeur mondial se voie condamné à verser une forte amende, mais surtout à revoir sa copie Windows afin de proposer une version sans le module Media Player.
Cependant, les répercussions de la décision de l'Union Européenne risquent de s'étendre bien au-delà. Tout d'abord, les développements de Microsoft pour son système d'exploitation seront suivis à la trace, avec le risque de voir surgir une procédure si une fonctionnalité ajoutée heurte un concurrent. Longhorn, par exemple, le successeur de Windows attendu pour 2006, pourrait se voir attaqué sur son intégration Internet, et en particulier sur ses fonctions de recherche aussi proposées par les moteurs de recherche. Plus grave pour l'éditeur: la Commission pourrait obtenir l'ouverture d'une partie du code de Windows à la concurrence; cette décision viendrait alors heurter les accords passés entre Microsoft et la justice américaine. Les éditeurs concurrents pourraient dans la foulée se servir en Europe afin de développer des applications qui pourraient modifier sensiblement le paysage des logiciels pour réseaux. Mais surtout la décision pourrait aider à renverser l'équilibre qui jusqu'à présent a permis aux éditeurs de prendre le dessus sur les fabricants, surtout avec la très nette domination de Microsoft. Les fabricants pourront alors disposer d'un meilleur contrôle sur les applications livrées avec les PC. De plus, en imaginant que Microsoft propose désormais deux versions de Windows sur le marché, incluant ou non Media Player, avec une différence même minime de 5 euros par OS, la marge du constructeur ou de l'assembleur est si ténue que le choix sera évident. Cela réveillerait activement la concurrence sur le marché des PC. Mais surtout, la condamnation de Microsoft en Europe pourrait donner des idées à d'autres pays, en Asie en particulier, avec la perspective d'améliorer l'ordinaire des caisses des Etats, mais aussi de protéger artificiellement les éditeurs locaux. Une condamnation de Microsoft par l'Union européennes ne manquera pas de soulever des vagues? A suivre !
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