L'IAB vole au secours des 'cookies'
Un 'cookie', pour rappel, est un programme ou un pointeur intrusif qui accompagne généralement les publicités qui s'affichent sur le navigateur de l'internaute. Ils permettent de stocker sur son poste des renseignements à destination des sites Web visités.
Les 'cookies' sont très souvent assimilés à des 'adwares', voire des 'spywares'. Ils représentent pour beaucoup d'internautes et d'administrateurs de réseau des logiciels espions dont la présence n'est pas souhaitée, une menace pour leur intimité, et un alourdissement des connexions en ligne. Une étude de JupiterResearch a démontré que 33 % des internautes suppriment les cookies toutes les semaines, et que 40 % d'entre eux les suppriment au moins une fois par mois. Cette étude a pour effet de mécontenter sérieusement les représentants américains du marketing et de la publicité, regroupés au sein de l'IAB. Cet organisme, chargé de représenter la profession - et de standardiser une partie de ses pratiques, comme de définir les formats des publicités qui s'affichent sur les sites Web - a donc pris la décision de voler au secours des 'cookies'. « Il y a une erreur qui doit être réparée. Au final, les 'cookies' travaillent pour les marketeurs, travaillent pour les éditeurs, et travaillent pour les consommateurs« , a déclaré Greg Stuart, le président de l'IAB. Il n'est pas certain que tous les consommateurs agréent ce point de vue, surtout s'ils sont aussi nombreux à supprimer les 'cookies' aussi régulièrement ! Qu'à cela ne tienne, l'IAB va créer un groupe de travail, une commission des 'cookies', dont la mission sera de former les masses, de les sensibiliser à l'intérêt de ces bouts de programmes intrusif. Mais aussi de développer des outils qui ne permettront plus aux internautes de les effacer ! La démarche de l'IAB est à rapprocher de la coalition qui a réuni voici quelques jours les patrons de Carat Interactive et Dynamic Logic autour du projet Safecount, destiné à sensibiliser les marketeurs et les consommateurs sur la mesure des activités en ligne, qui passe en particulier par l'utilisation des cookies. Les démarches de l'IAB sont généralement associés à de puissantes actions de lobbying, puissantes car la plupart des médias adhèrent au bureau. Et peu importe si trop souvent les cookies s'accompagnent de dérives de type spywares, l'industrie des médias et de la publicité ne veut plus que l'internaute supprime ces logiciels espions ! Pour pousser la réflexion de l'IAB jusqu'au bout, on peut imaginer que le groupe de pressions tentera d'obtenir une loi fédérale qui légalise les cookies, voire qui en interdise la suppression ! Qu'il est difficile d'associer la défense des droits et de l'intimité des consommateurs avec les priorités économiques des entreprises !
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