L'OPA d'Oracle sur PeopleSoft vise-t-elle SAP?
La tentative de prise de contrôle de PeopleSoft est à replacer dans un contexte qui reste instable, et que certains mouvements technologiques, comme l'émergence de Linux, peuvent encore modifier en profondeur.
Pourquoi ne pas chercher dans l'OPA d'Oracle une volonté de conforter sa position sur un domaine, les progiciels de gestion, sur lequel la firme n'a jamais réussi à vraiment s'affirmer, par opposition aux bases de données? Cette OPA s'annonce cependant difficile. En réponse, le titre PeopleSoft a gagné plus de 20% à Wall Street, au cours de la séance de vendredi, ce qui a placé la valeur de l'action à plus de 18,50 dollars, nettement supérieure à l'offre d'Oracle, qui quant à lui a cédé du terrain. Quelle limite Larry Ellison a-t-il fixé à son opération ? Oracle serait-il prêt à porter son offre à plus de 20 euros l'action PeopleSoft ? C'est peu probable. Oracle affiche une santé financière qui peut lui permettre de réussir son opération, mais les actionnaires du groupe ne lui apporteront sans doute pas leur caution si elle tourne à la surenchère. Lors d'une conférence téléphonique, Larry Ellison aurait déclaré que son offre à 16 dollars constituait « un juste prix« . Par ailleurs, le bouillant patron d'Oracle s'est déclaré « très intéressé » par J.D. Edwards. Si l'OPA sur PeopleSoft tournait à la surenchère, Oracle pourrait se retourner vers J.D. Edwards, et ainsi mettre fin au projet de PeopleSoft tout en avalant un morceau peut-être plus à sa portée. En tous cas, en lançant son OPA, Oracle a modifié les cartes sur le projet de rachat de J.D. Edwards par PeopleSoft. Oracle se trouve aujourd'hui dans une situation proche de celle de Microsoft. Les leaders présentent toujours une cible à contrer, et sont sensibles aux chutes de leurs parts de marché. Et sur le marché des progiciels de gestion, la position d'Oracle n'est pas celle d'un leader. Oracle qui éprouve donc le besoin de se renforcer. La phase de concentration du marché de l'informatique est en marche. Larry Ellison l'avait affirmé il y a quelques semaines, mais aux vues des événements de ces dernières heures, son discours a pris un éclairage inattendu.
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