L'astuce de l'Amérique pour exporter ses technologies en Chine
La Chine figure encore parmi les nations pour lesquelles l'administration américaine impose des restrictions en matière d'exportation de technologies. Sun Microsystems par exemple est sous le coup d'une procédure fédérale pour avoir permis, avec l'usage d'intermédiaires, l'introduction en Chine communiste d'un calculateur destiné aux simulations nucléaires militaires.
De l'autre côté du Pacifique, Intel, Cisco, Motorola et d'autres industriels des technologies se sont constitués en 'lobby' (groupe de pression) afin de peser sur l'administration Bush, particulièrement réceptive à ce type d'action lorsqu'elle alimente les caisses de campagne ! Profitant du passage du premier ministre chinois à Washington, ce lobby a réussi à faire plier le secrétaire américain au commerce, qui a autorisé l'exportation de technologies télécoms vers la Chine, pour 2,3 milliards de dollars. Comment justifier une entorse aux règles de sécurité d'Etat? Intel, Cisco, Motorola et compagnie vont pouvoir livrer des équipements pourtant restreints à l'exportation: à China Lenova, à China Mobile, à China Telecom ou encore à China Unicom. Quant au secrétaire américain au Commerce, il a justifié l'autorisation de son administration par un argument étonnant: il a évoqué un « ré- équilibrage des échanges entre les deux nations » (!). Il est certain en effet que l'exportation de 2,3 milliards de technologies interdites va équilibrer une balance commerciale qui a pesé en 2003 pour 16 milliards d'exportations américaines vers la Chine, contre ? 430 milliards d'importation de Chine ! La frontière entre interdiction et exportation ne serait donc qu'une question de sémantique économique?
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