L'entreprise bicéphale
La guerre économique est de plus en plus dure. Une nouvelle crise contraindrait des pans entiers de l'économie à muter très rapidement. L'évolution de l'industrie automobile vers le véhicule électrique et autonome, l'essor de l'Internet des objets, la domination des GAFA et des BATX en tant qu'agrégateurs d'offres. constituent les prémices de ce basculement.
Le moment est venu de revenir aux fondamentaux. Le rôle économique de l'entreprise demeure la conquête de parts et de nouveaux marchés afin d'assurer la croissance, l'augmentation des profits et la rentabilité des capitaux investis. Si elle n'est pas humaine, elle ne dispose pas du capital de créativité et d'adaptabilité indispensable à son fonctionnement et à sa croissance.
En parallèle à la sécurisation de son activité courante, l'entreprise doit s'interroger sur la manière de capter des activités complémentaires, notamment grâce aux données dont elle dispose sur ses clients. Il apparait des grands domaines multioffres, multifournisseurs tels la mobilité, l'habitat, la santé, où des leaders du transport, de l'automobile, de l'énergie, des télécoms, de l'assurance et de la banque vont s'affronter pour devenir « l'agrégateur » de services de bout en bout.
Par exemple, certaines banques développent leur activité dans l'assurance ; elles peuvent également devenir des opérateurs de services de l'habitat grâce aux données accumulées sur leurs clients.
Pour réussir sa transformation, l'entreprise doit revenir à une utilisation des technologies numériques dans leur fonction de base. La numérisation, l'IA, la blockchain. sont d'abord des leviers de l'excellence opérationnelle. L'entreprise tirera tous les bénéfices de ces technologies si elle a une approche d'industrialisation et d'urbanisation de son système d'information.
La transformation de l'entreprise est lente et nécessite de l'humilité. La montée en puissance d'une génération « digital native » est un formidable atout. Il existe néanmoins des freins au changement, par exemple au niveau du management. Nous sommes également confrontés à un manque d'entrepreneurs et de transformateurs. L'entreprise doit trouver le juste équilibre entre l'équipe qui gère le « business » au quotidien et l'équipe des transformateurs qui prépare l'avenir.
Nous recrutons des talents différents, tels des « data scientists » ou des spécialistes de l'Internet des objets. Le facteur clé de succès de l'intégration de profils différents est d'avoir un langage commun, de les faire travailler sur les mêmes projets, de leur apprendre à comprendre l'autre pour en faire des collaborateurs pluri-compétents. Le compagnonnage et le développement d'équipes pluridisciplinaires et autonomes sont des pratiques anciennes, mais qui dans notre modernité ont encore du sens.
Enfin, la vitesse du changement rend le rôle des dirigeants encore plus difficile. Ils ont peu de temps pour trouver les bonnes solutions et doivent être dans une logique de « test and learn » rapide avant de commencer la phase d'industrialisation. Nous aidons nos clients à réaliser les enjeux de la transformation et « coachons » les dirigeants pour leur permettre de concilier « business » actuel et « business » de demain.
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