La Chine revient sur la liste noire des contrefaçons
La Chine est dans le collimateur de plusieurs pays occidentaux pour des violations de droits de propriété intellectuelle qui se pratiquent couramment dans son industrie. Les produits numériques, les logiciels, les jeux vidéo, les CD et les DVD figurent bien évidemment parmi les contrefaçons.
Les règles du commerce international ont parfois du mal à cohabiter avec celles de la politique. Ainsi ces violations répétées des droits de la propriété intellectuelle sont connues de tous, mais ce n'est que vendredi dernier que les États-Unis ont placé la Chine sur une liste noire des pays à surveiller en matière de contrefaçons. Cette décision n'est sans doute pas étrangère à la multiplication des mouvements récents de protestation contre les importations de textiles suite à la libéralisation des quotas. Cela n'a donc rien de surprenant, hormis qu'il aura fallu plus de dix ans avant que l'administration américaine ne se décide enfin à réagir. Mais Washington veut aller plus loin encore, et menace de déposer une plainte devant l'OMC. « Les violations restent à un niveau élevé, inacceptable dans toute la Chine, malgré les efforts de Pékin pour les réduire« . Les États-Unis ont demandé à la Chine d'agir contre le « le piratage et la contrefaçon rampants« . Et ils « gardent à l'esprit la possibilité d'utiliser les procédures de l'OMC pour que la Chine respecte ses obligations en matière de commerce« . La Chine réagit La réaction des autorités chinoises n'a pas tardée. Dès ce samedi, dans un communiqué, le gouvernement communiste a réfuté les allégations américaines. La Chine affirme qu'elle lutte efficacement contre les contrefaçons et la violation des droits de propriété intellectuelle. « Le gouvernement chinois a toujours attaché de l'importance à la protection des droits à la propriété intellectuelle. Nous avons toujours oeuvré de façon acharnée pour protéger ces droits. Cette position n'a pas varié« . Dialogue de sourds entre deux géants. Entre les États-Unis qui soudainement recouvrent la vue et reconnaissent enfin officiellement les pratiques de l'industrie chinoise ; et, en contrepoint, la Chine qui se défend de ne pas agir contre ces pratiques, alors que tout un chacun le sait, son industrie profite largement de ces abus. Au moment où l'affaire du textile chinois envenime la relation entre l'Europe et la Chine, les États-Unis viennent dramatiser le dossier? et détourner l'attention des autorités chinoises. Décidément, le futur plus gros marché mondial reste bien difficile pour les occidentaux !
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