La cession de l'activité PC d'IBM en Chine est-elle bloquée?
Coup de théâtre. Selon l'agence Bloomberg, la vente de la division PC d'IBM au groupe chinois Lenovo pourrait être tout simplement bloquée par les autorités américaines.
Les membres du Comité des investissements étrangers aux Etats-Unis s'inquiètent en effet de cette vente. Selon des sources anonymes, des membres de ce comité seraient préoccupés par le fait que les propriétaires chinois pourraient utiliser une des usines d'IBM, située en Caroline du Sud, pour mener des opérations d'espionnage industriel, en volant des technologies développées à des fins militaires. IBM aurait déjà proposé de prendre des mesures de protection particulières sur ce site. Mais le groupe ne semble pas avoir rassuré le comité. Interrogé, IBM se refuse à tout commentaire sur ce dossier. Il faut savoir que la vente est conditionnée par l'approbation de ce Comité, qui rassemble des membres du département du Trésor et de 11 agences fédérales américaines. Sans accord, la transaction devra être soumise à une enquête. D'après plusieurs sources, IBM serait actuellement en négociation avec le gouvernement pour arracher un accord. La firme américaine, comme le groupe chinois, ont tous deux assuré qu'elles coopéraient pleinement avec les autorités. Mais si le gouvernement encourage les entrepreneurs américains à renforcer leurs liens avec la Chine, d'autres personnes, en particulier des représentants républicains, s'inquiètent du poids croissant du pays et des risques pour la sécurité nationale que fait peser leur présence accrue dans certains secteurs. Début janvier, huit firmes chinoises ont ainsi été condamnées par les autorités américaines pour avoir exporté illégalement des technologies sensibles vers l'Iran. Début décembre, la firme chinoise Lenovo est devenue le troisième constructeur informatique mondial en rachetant, pour 1,25 milliard de dollars, la division ordinateurs personnels, déficitaire, du géant américain. Un précédent
Les refus du Comité des investissements étrangers sont rares. En 2003, Global Crossing avait dû renoncer à la vente de son réseau de télécommunications au groupe de Hongkong Hutchison-Whampoa (le repreneur de Marionnaud en France), après le refus du département de la défense.
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