La chaîne France 2 censure-t-elle son site web ?
Voilà une histoire qui flirte avec la chinoiserie. Car s'il est rarement question de censure politique dans les médias en France, le cas que dénonce la Ligue met en exergue un curieux phénomène, la « marche arrière audiovisuelle ». En effet, il semble dorénavant que les journalistes s'autocensurent, par peur de faire le jeu des violences urbaines trop proches du pont de Garigliano.
La Ligue des associations de défense des internautes haut-débit, également appelée Ligue Odebi, nous apprend que la chaîne France 2 n'a toujours pas mis en ligne sur son site Internet la vidéo du journal télévisé de 20 heures du 10 novembre dernier, alors que les journaux des 8, 9, 11, 12 et 13 novembre sont disponibles. Cet oubli n'est pas le fruit du hasard, selon la Ligue ; cette censure serait due au fait que le JT du 20 novembre « comportait un reportage mettant en évidence des violences policières manifestement illégitimes. » La Ligue dénonce « une grave atteinte au droit à l'information des Français ». Il faut dire que cette censure est d'autant plus discutable qu'elle émane d'une entreprise du secteur public, financée par les Français. La Loi Fontaine (LEN) a défini la communication au public par voie électronique comme un linteau s'appuyant sur deux piliers : la communication audiovisuelle (radio et télévision quel que soit le support de diffusion), et la communication au public en ligne (partie publique d'Internet). Même si l'on peut se demander si la mise en ligne des journaux de France 2 relève bien du pilier audiovisuel, la Ligue note que selon l'article 3-1 de la loi 86-1067 du 30 septembre 1986, le CSA garantit l'indépendance et l'impartialité du secteur public de la radio et de la télévision.
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