La police démantèle un réseau d'escroquerie de mobiles

Un vaste réseau d'escroquerie a été démantelé dans le Nord-Pas-de-Calais. Les malfaiteurs, rapporte La Voix du Nord, ont exploité une faille assez banale: « la panne de mise en service ».

Grâce à ce service, les acquéreurs d'un téléphone mobile défectueux pouvaient le faire remplacer, après vérification, sous dix jours et en recevoir un neuf à l'adresse indiquée.

Les employés d'un magasin Orange, habitués au dispositif, avaient commencé à observer des irrégularités. Les emballages étaient bien renvoyés avec leur chargeurs et leur batterie, sauf, qu'il ne s'agissait pas des bons mobiles. Certains appareils renvoyés se sont révèlés être de faux terminaux.

Plainte a été déposée et l'investigation policière a révélé l'ampleur de l'opération: près de 250 abonnés à travers toute la France étaient concernés. L'enquête a également mis à jour l'existence d'un réseau de neuf personnes très bien organisé. Le plus jeune membre est toujours au lycée.

Les malfaiteurs disposaient également d'une équipe « technique » et d'une seconde, plus « commerciale ». La première était chargée de remplacer les numéros d'IMEI (un code-barres disponible sur tous les téléphones), de maquiller les anciens appareils tout en reconstituant les emballages. La seconde équipe était chargée de revendre les terminaux neufs sur Internet à moitié prix.

Le réseau de malfaiteurs a bénéficié de la complicité de collaborateurs internes. Selon la police, trois employés du magasin auraient établi des copies de véritables factures d'après le fichier national des clients d'Orange.

Le montant du préjudice pour l'opérateur a été estimé à 80.000 euros. Cinq des prévenus ont été inculpés et placés sous contrôle judiciaire après paiement d'une caution.

La justice leur a interdit de travailler pour une société de téléphonie mobile. Orange, seule victime de l'escroquerie, en a profité pour modifier ses procédures et les rendre plus sûres.