Le datacenter 'green': état de l'art à la convention CRIP
Nombre de questions se posent qu'elles soient d'ordre éthique (doit-on rester connecté tout le temps ? s'interroge un DSI d'un groupe sensible en matière de risque environnemental) ou plus d'ordre «physique» (doit-on éteindre tous les équipements inutilisés ? Où placer les datacenters ? Dans le Midi de la France pour bénéficier de l'énergie solaire ? Dans des zones urbaines -au risque de subir des 'crash' comme en Californie ou au Royaume-Uni?).
Autant de questions clés abordées lors des journées annuelles du Club utilisateurs CRIP (Club des Responsables Infrastructure et Production IT), tenues à Paris ces 17 et 18 juin.
Et de rappeler que l'ensemble des datacenters mondiaux représenteraient une dépense énergétique équivalente à celle du domaine du transport aérien. D'où une réactivité plus forte ces dernières années: 'freecooling' et augmentation de la température tolérée au niveau équipement, meilleure efficacité de réfrigération des baies, contrôle automatique des serveurs générateurs de chaleur, de la consommation électrique en général, de la température ambiante et de l'hygrométrie.
Par ailleurs les entreprises ont commencé à concentrer leurs serveurs dans de nouveaux centres plus grands et mieux adaptés, en fonction des technologies nouvelles de ces deux dernières années: très haut niveau de sécurité, très haute disponibilité, très haute densité d'énergie, objectif d'une forte réduction du coût énergétique. Ce qui a permis d'obtenir 40% de gain par rapport à des datacenters classiques.
Ainsi Orange qui, hier encore, gérait 100.000 serveurs dans 100 centres hier, parle d'un PUE (**) de 2 aujourd'hui et vise un PUE de 1,35 avec des zones ventilées en majorité, quelques zones peu réfrigérées et enfin une réfrigération forte sur des zones de serveurs très spécifiques.
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Nouvel impact sur la virtualisation
Demain, les efforts vont se porter sur la virtualisation: serveurs, stockage des données, applications. Priorité au ratio de l'énergie consommée en fonction de l'activité sur les processeurs (cf. le PUE), sur l'automatisation des transferts d'activité. Ainsi, concentrer les applications actives sur peu de serveurs lorsque l'activité est faible (les serveurs inutilisés tombent en veille minimale, sans affecter la fiabilité des composants). Enfin, une labellisation des bâtiments et des centres en termes d'efficacité énergétique permettra d'industrialiser ces constructions.
Sur le plan financier, les gains énergétiques obtenus aujourd'hui sont plutôt le fruit d'investissements lourds pour des technologies parfois sophistiquées! Cependant, de plus en plus d'incitations - crédits d'impôts, etc. - apparaissent pour accompagner les entreprises qui prennent le virage « green IT ». Les 'datacenters' en seront les premiers bénéficiaires et les retours sur investissements deviendront plus intéressants.
Pour conclure, observons que dans le sillage des organismes de normalisation -ETSI, Cenelec , UIT.-, le CRIP a édité un livre blanc sur les datacenters et s'apprête à lancer un nouveau groupe de travail sur l'efficacité énergétique.
Et d'autres questions surgissent déjà: les indicateurs comme le PUE sont ils suffisants ? Comment les utiliser ? Doit-on créer d'autres indicateurs plus pertinents pour piloter la décroissance de la dépendance énergétique ?
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(**) PUE: ratio de la consommation énergétique globale (refroidissement includ) par rapport à celle des systèmes « nus'.
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(*)Michel Borne, consutant chez Bream & Laanaia
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