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Le modèle économique du SaaS, obsolète avec l'IA générative ?

Avec l'annonce d'Agentforce en toile de fond, Numeum envisage l'impact de l'IA agentique sur les modèles économiques des éditeurs SaaS.

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
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Le modèle économique du SaaS, obsolète avec l'IA générative ?
© généré par IA

Ne dites plus Software as a Service, mais Service as (a) Software ? Pourquoi pas, dès lors que le logiciel devient un service autonome conçu pour atteindre des objectifs spécifiques avec un minimum d'intervention humaine.

C'est une trajectoire plausible avec l'IA générative, a fortiori agentique. On peut s'en convaincre avec les annonces de la Dreamforce : la couche Salesforce est « toute petite par rapport à Agentforce, qui devient en fait le système », constate Jean-Philippe Couturier.

« Ce n'est plus "Je vais sur le Web, je clique", mais "Je suis sur WhatsApp, sur Teams, et j'interagis avec le software sans jamais cliquer sur un bouton" », poursuit le responsable du collège éditeurs et plates-formes de Numeum.

Agentforce, symbole d'un nouveau modèle économique

Ces nouveaux modèles d'interaction appellent de nouveaux modèles de facturation, basés sur la performance ou l'utilisation. Agentforce, justement, en est un témoin : la tarification débute à 2 $... par conversation.

Jean-Philippe Couturier prend l'exemple du call center. Aujourd'hui, l'heure de service client coûte à peu près 10 $, affirme l'intéressé. Le prix horaire de la GenAI est comparable, sauf que la durée de résolution est plus faible... et que l'IA ne prend pas de pause entre les appels.

Klarna fait partie des entreprises qui s'en satisfont ouvertement. Son patron, en tout cas, se montre particulièrement enthousiaste au sujet de l'usage interne d'OpenAI. L'assistant développé sur cette base effectue le travail de 700 personnes, explique-t-il. L'entreprise a réduit son effectif de 5000 à 3800 employés l'an dernier et estime pouvoir fonctionner avec 2000.

L'IA générative, une commodité à court terme ?

40 % des éditeurs que Numeum a sondés ont intégré de la GenAI dans leur offre. 42 % le prévoient sous 1 ou 2 ans. Chez ceux qui ont fait le pas, elle s'accompagne d'une tarification spécifique dans 58 % des cas.

Les modèles économiques actuels pourraient être relativement éphémères, note Jean-Philippe Couturier. Non seulement à l'aune du paradigme Service as (a) Software, mais aussi parce que l'IA générative finira par ne plus être « la cerise sur le gâteau : ce sera juste l'eau, l'électricité et le gaz. La bataille des prix est telle que beaucoup commencent à [y entrevoir] une commodité ».

L'IA au sens global redescend dans les processus internes des éditeurs. Ils sont 80 % à en mettre à disposition de leurs équipes. Surtout à disposition de la R&D (95 %, contre 78 % sur l'activité commerce/marketing et 79 % sur les autres métiers).

Braincube, lauréat du prix international 2024 de Numeum, développe sa propre IA depuis ses débuts et la met à disposition dans sa suite logicielle, vendue sous licence.
ChapsVision, auquel Numeum a décerné le prix du jury, développe ses propres IA et s'appuie sur des modèles existants. Il ne commercialise pas cette brique en tant que telle et n'y a pas associé de modèle économique spécifique.
HarfangLab (prix innovation) a choisi de surentraîner des modèles open source qu'il déploie chez lui. Aujourd'hui, ces modèles répondent à des cas d'usage génériques, standardisés, qui se répliquent facilement. Ils n'apportent pas encore de valeur ajoutée sur les métiers de pointe comme celui d'un analyste cyber, assure l'éditeur.

Illustration générée par IA

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