Le plan la justice US pour limiter la puissance de Google
Le Département de la Justice des États-Unis (DOJ) envisage des mesures drastiques pour contrer la domination de Google sur le marché de la recherche en ligne. Les procureurs fédéraux ont soumis un dossier en justice mardi 8 octobre, évoquant la possibilité de demander à un juge fédéral d'imposer à Google la vente de certaines divisions clés de son activité afin de réduire son monopole.
Dans son viseur, le navigateur Chrome et le système d'exploitation Android sont accusées de consolider une position monopolistique dans la recherche en ligne, au détriment de la concurrence et de l'innovation.
En parallèle, le DoJ propose que Google soit contraint de partager ses index de recherche avec ses concurrents ou que les sites web aient le droit de refuser que leurs contenus soient utilisés pour former les algorithmes d'IA de Google. De telles régulations pourraient avoir des répercussions directes sur la compétitivité de Google.
Dans leur argumentaire, les autorités antitrust du DoJ soulignent que mettre fin à cette domination nécessite non seulement d'éliminer le contrôle actuel, mais aussi de prévenir toute future concentration de pouvoir qui pourrait résulter de la montée de nouvelles technologies telles que l'intelligence artificielle (IA).
Une décision en août 2025 ?
Lee-Anne Mulholland, responsable des affaires réglementaires chez Google, a critiqué cette approche, estimant que le DoJ cherche à dépasser les limites de l'affaire. « L'intervention gouvernementale dans un secteur en pleine évolution pourrait avoir des conséquences négatives imprévues pour l'innovation américaine et les consommateurs », a-t-elle déclaré.
Malgré cela, le juge Amit Mehta a déjà statué en août que Google avait abusé de sa position dominante en matière de recherche pour freiner la concurrence et l'innovation. Il a fixé le début des audiences sur les remèdes pour le printemps prochain, avec une décision attendue pour août 2025. Cependant, Google a déjà annoncé son intention de faire appel, ce qui pourrait prolonger le processus pendant plusieurs années.
Selon George Hay, professeur de droit à l'université Cornell et ancien économiste en chef de la division antitrust du DOJ cité par Associated Press, les recours de Google pourraient s'étendre sur cinq ans, prolongeant ainsi une bataille juridique qui pourrait redéfinir non seulement le modèle économique de Google, mais aussi l'avenir de la concurrence dans le secteur des technologies numériques.
Alors que la course à l'IA bat son plein, ces propositions de mesures de régulation arrivent à un moment où Google doit rester compétitif face à des acteurs innovants comme Meta, OpenAI ou Perplexity, une start-up basée sur la recherche IA.
D'autant que le groupe de Mountain View vient de se voir imposer par la justice américaine une longue liste de mesures ciblant sa platefortme d'applications Play Store qui doivent prendre effet au 1er novembre 2024, pour une durée de trois ans.
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