Musique et IA : Anthropic gagne une bataille contre les labels
Un juge américain a débouté Universal Music Group, Concord et ABKCO estimant que la preuve d'un « préjudice irréparable » causé par l'utilisation de chansons protégées par le droit d'auteur pour entraîner le chatbot Claude n'était pas avérée.

Anthropic a remporté la deuxième manche dans la guerre qui l'oppose, depuis 2003, aux éditeurs de musique Universal Music Group, Concord et ABKCO qui l'accusent d'avoir utilisé, sans autorisation, des paroles d'au moins 500 chansons protégées par le droit d'auteur, dont des tubes de Beyoncé, des Rolling Stones et des Beach Boys, pour entraîner son chatbot Claude.
Un juge de district américain, pour le district nord de Californie, les a déboutés estimant que leur demande était trop large et qu'ils n'avaient pas réussi à démontrer que la conduite d'Anthropic leur avait causé un « préjudice irréparable » indique Reuters.
« Les éditeurs demandent essentiellement à la Cour de définir les contours d'un marché de licences pour la formation à l'IA où la question fondamentale de l'utilisation équitable reste en suspens », a justifié le juge Eumi K. Lee.
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La première manche de ce procès au long cours avait démarré en janvier dernier avec une victoire des éditeurs. À l'époque, la juge Lee avait imposé à Anthropic de mettre en place des « garde-fous », soit des mesures qui obligent la start-up à déployer divers contrôles de protection dans ses modèles d'IA actuels et ceux à venir. Les éditeurs peuvent désormais l'alerter en cas de dysfonctionnement de ces contrôles et l'obliger à y remédier rapidement.
Le procès va désormais se poursuivre sur la question centrale : est-il légal que les entreprises d'IA utilisent des contenus protégés par le droit d'auteur pour entraîner leurs modèles ? Les éditeurs ont affirmé qu'ils « restaient très confiants quant à (leur) action contre Anthropic de manière plus générale ».
Ce jugement sera scruté par les industries culturelles, et pas uniquement aux États-Unis. Depuis le lancement de ChatGPT en novembre 2022 suivi par une flopée de chatbot de GenAI, les recours en justice des ayants droit se multiplient partout où le droit d'auteur est protégé.
En France, en ce début mars, le Syndicat national de l'édition (SNE), la Société des Gens de Lettres (SGDG) et le Syndicat national des auteurs et des compositeurs (SNAC) ont porté plainte contre Meta devant le Tribunal judiciaire de Paris en l'accusant d'une utilisation massive d'oeuvres sans autorisation de leurs auteurs et éditeurs pour entraîner LLama, son modèle d'intelligence artificielle générative.
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